
Créer un podcast : oui mais pour parler de quoi ? Avec qui ? Comment ? Avec quels objectifs ? Avant même de songer à l'acquisition d'un micro, il va vous falloir réfléchir à ces différentes questions. Le visage de votre émission se dessinera tout simplement en fonction des réponses que vous leur apporterez.
Créer un podcast : pour parler de quoi ?
Quel sera le thème de votre podcast ? De la réponse à cette question dépendront les efforts d'imagination que vous devrez déployer pour vous démarquer de la masse. Si vous souhaitez parler de la diversité linguistique en Papouasie Nouvelle Guinée, ou de l'intégration des plots de circulation dans une décoration d'intérieur, alors vous n'aurez pas besoin de concevoir un concept fort. Votre sujet de niche, dès lors que vous-même et vos partenaires en maîtrisez toutes les arcanes, vous facilitera la quête d'un auditoire fidèle.
Paradoxalement, votre tâche s'annonce un peu plus ardue si vous avez l'ambition de discuter cinéma ou séries TV. Ces sujets sont déjà au centre de nombreux podcasts de qualité, dont certains sont avec le temps parvenus à fédérer autour d'eux une large communauté. La remarque vaut d'ailleurs pour d'autres domaines, si bien que votre première démarche devra être de réaliser une rapide "étude de marché" et d'identifier les émissions occupant un terrain similaire au vôtre.
En la matière il n'existe pas de droit de préemption à proprement parler : rien ne vous empêche d'aller marcher allègrement sur les plate-bandes de vos concurrents. Mais au-delà du caractère cavalier 🏇 de la manœuvre, on ne saura trop vous conseiller de vous démarquer autant que possible du travail de vos collègues. Cette recommandation ne s'oppose d'ailleurs pas au choix d'un même thème central. Tâchez simplement de trouver un angle différent pour le traiter. Vous ferez alors d'une pierre deux coups : d'abord en témoignant votre respect envers ceux qui vous ont précédé, mais aussi et surtout en vous donnant une arme supplémentaire pour conquérir plus vite un public plus large. Pour aborder un sujet populaire, un concept fort constituera toujours votre meilleur atout.
Créer un podcast : oui, mais pourquoi ?
Quelle est ma principale motivation à travers mon projet de podcast ? Nul besoin d'une longue séance d'introspection pour répondre à cette question. Vous vous connaissez bien. Vous savez donc ce que vous attendez de cette aventure. Histoire d'éviter quelques déconvenues, balayons tout de même quelques objectifs moins raisonnables que la moyenne :
CitationMoi ce que je veux avec mon podcast, c'est surtout gagner de l'argent.
On ne va pas se mentir : il y a des moyens plus simples et plus rapides d'y parvenir. Parmi les milliers de podcasts qui cohabitent aujourd'hui, une poignée d'entre eux seulement peuvent raisonnablement se fixer un objectif de monétisation 🏧. La plupart sont des émissions de qualité tant sur le fond que la forme, et surtout ils récoltent les fruits d'un travail de longue haleine après des années de régularité. Mais même en respectant ces conditions, le pécule qu'ils parviennent à dégager n'atteint pas les mêmes sommets que celui des youtubeurs à succès. Loin de là.
Pour dire les choses clairement : l'argent ne doit presque jamais être au premier rang des motivations d'un podcasteur débutant. Ni au second ou au troisième rangs d'ailleurs. Peut-être développerez-vous avec le temps une audience suffisante pour en faire un nouvel objectif. On ne peut que vous le souhaiter. Ce destin ne sera cependant pas celui de la majorité. Pire, ériger d'emblée l'aspect financier au rang de priorité revient à faire passer le plaisir au second rang. Or s'il existe une constante parmi tous les podcasts qui ont résisté à l'épreuve du temps avec succès, c'est bien que leurs auteurs sont parvenus à entretenir le plaisir que leur procure au quotidien cet exercice. Votre priorité ne doit pas être différente : prendre du plaisir et en offrir, s'amuser, s'améliorer... et ensuite seulement, dans quelque temps, réfléchir peut-être aux axes de monétisation potentiels.
CitationLoin de moi l'idée d'en faire mon activité principale, mais j'aimerais bien arrondir mes fins de mois 💰
Non. Toujours pas.
CitationGagner de l'argent peut-être pas, mais au moins en récupérer assez pour compenser les achats de matériel et l'investissement en temps.
Décidément vous insistez ! Il n'existe aucune statistique fiable sur le sujet, mais sans trop s'avancer on peut affirmer qu'une très large majorité de podcasteurs ont investi plus d'argent, de temps et d'énergie dans leur projet qu'ils n'en ont récolté en retour. Ne soyez pas dissuadé pour autant de marcher sur leurs traces : la plupart d'entre eux sont très heureux de leur situation et ne regrettent pas leur choix. Il n'existe aucune statistique fiable sur le sujet, mais sans trop s'avancer on peut affirmer que le podcasteur est plus épanoui que la moyenne de ses congénères. Oui, le podcast rend heureux... et pas seulement ses auditeurs !
CitationRien à faire de l'argent, mais je veux rassembler très vite de nombreux auditeurs. Qui sait, peut-être que je serai le Squeezie ou le Norman du podcast ?
Le Squeezie du podcast, mais quel noble objectif ! Néanmoins n'y allons pas par quatre chemins : les grands noms du podcast touchent un public bien moins large que leurs alter ego de YouTube. Mais alors bien moins. Vous imaginez beaucoup beaucoup moins ? C'est encore moins.
Là encore toutefois, ne vous découragez pas pour autant ! Non seulement parce que le podcast est un secteur en plein essor et que les chiffres d'aujourd'hui ne seront sans doute pas ceux de demain, mais aussi parce qu'il est d'ores et déjà possible de conquérir un public large d'auditeurs à force de travail, d'imagination, d'implication... C'est juste quelque chose qui prend du temps. Mettez donc de côté votre espoir de cartonner "très vite" et fixez-vous plutôt des objectifs à moyen ou long terme.
CitationJe me laisse trois mois pour obtenir des résultats et décider si ça vaut le coup de continuer.
On va vous accorder le bénéfice du doute et se forcer à croire que vous n'avez pas lu le paragraphe précédent. Mais trois mois c'est quoiqu'il en soit beaucoup trop peu. Certains podcasts à succès ont patienté un an avant de décoller. D'autres trois ans, d'autres cinq ans. Il n'y a pas de règle en la matière, si ce n'est qu'à moins de vous appuyer sur une communauté pré-existante c'est votre travail, votre régularité et votre abnégation qui feront la différence. En même temps, vous n'espériez probablement pas qu'on vous encourage à vous la couler douce...
CitationMoi l'argent ne m'intéresse pas. En revanche j'aimerais développer ma notoriété grâce à un podcast.
Et vous avez bien raison ! Un podcast ne fera jamais de vous une Nabilla ou une Kim Kardashian, mais il n'en demeure pas moins un excellent vecteur de notoriété pour les professionnels et semi-professionnels.
Imaginons par exemple que vous soyez coach ou consultant. Le développement d'un podcast vous permettra alors de donner un aperçu de vos talents et de ce dont vous êtes capables. Cette émission deviendra alors une sorte de "carte de visite" que vous pourrez mettre en avant pour convaincre plus facilement vos clients potentiels de faire appel à vos services.
Il n'est d'ailleurs pas interdit d'y voir une forme de "monétisation indirecte", l'acquisition de cette nouvelle clientèle débouchant in fine sur des gains financiers.
Le podcast d'entreprise : un cas particulier
Il existe de plus en plus de podcasts d'entreprises, et leurs objectifs diffèrent évidemment beaucoup des podcasts créés par des individus ou groupes d'individus. Bien souvent, la quête d'audience passe au second plan au profit d'une logique de service. Le principal objectif peut alors être de :
-
communiquer en interne auprès de ses collaborateurs : actualités de l'entreprise, état du marché, évolution de la législation… Le podcast, éventuellement proposé en complément d'une newsletter, est susceptible d'apporter un vrai plus par rapport à cette dernière qui bien souvent finit directement dans la corbeille.
Le podcast est en effet beaucoup plus vivant, plus interactif... et donc plus consommé ! Par dessus le marché, il ne coûte pas cher à produire. Bien moins par exemple que des envois papier.
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communiquer en externe auprès de ses clients, soit à propos des activités de l'entreprise elle-même soit autour de conseils liés à son domaine de prédilection.
On pense par exemple à Rustica qui à travers son podcast distille des astuces et recommandations à l'attention des jardiniers en herbe.
Le podcast devient alors un vrai "plus produit" et permet de conforter la marque auprès de ses clients.
Choisir le nom de son podcast : le juste équilibre entre créativité et efficacité
Le nom de votre podcast est un élément très important de son identité. Il peut aussi représenter un atout important dans votre manche pour séduire de nouveaux auditeurs et les convaincre de jeter une oreille 👂 à votre émission. À ce titre, prenez le temps de la réflexion et ne vous précipitez pas sur la première idée venue. N'hésitez pas non plus à solliciter les avis ou propositions des membres de votre entourage.
Très vite, vous allez vous rendre compte que deux options en apparence antinomiques s'offrent à vous :
- le nom original, créatif ou drôle qui s'appuiera tantôt sur un jeu de mots, tantôt sur une phrase susceptible de trouver un écho auprès du public de votre niche
- le nom plus terre-à-terre qui à défaut de faire sourire obtiendra de bons résultats dans les champs de recherche de Google ou Apple Podcasts.
Chaque option a bien entendu ses avantages et ses inconvénients. La seconde offrira un maximum de chances à l'internaute de tomber sur vous, tandis que la première pourra être plus efficace dans la création d'un lien affectif avec l'auditeur. En réalité, le choix de l'une ou de l'autre de ces deux voies s'imposera parfois de lui-même :
- si vous pouvez déjà vous appuyer sur une communauté, des moyens ou une certaine expérience, privilégiez l'option créative ; si vous êtes un pur novice qui souhaite mettre toutes les chances de son côté dans la quête d'un public, privilégiez l'option terre-à-terre et tâchez d'imaginer ce que votre auditeur potentiel est susceptible de taper dans un champ de recherche.
- si vous avez la conviction qu'un mot-clé est à la fois susceptible de refléter l'identité de votre émission et d'être très recherché par les internautes, privilégiez l'option terre-à-terre ; si aucun mot fort ne ressort de votre réflexion, par exemple si vous avez pour projet de créer un podcast généraliste dont les thèmes sont de nature à changer d'un épisode à l'autre, optez plutôt pour la créativité.
Avec un peu de chance, vous vous retrouverez peut-être nez à nez avec une licorne 🦄 : un nom court mais capable de réunir la créativité et l'efficacité. Si tel est le cas, assurez-vous que personne n'y a pensé avant vous. Le conseil vaut d'ailleurs pour tout le monde : réalisez toujours une recherche préalable pour éviter toute confusion avec les titres d'autres émissions. Et pendant qu'on y est, puisque vous aurez tout loisir de glisser le mot podcast dans la description de votre show, ne vous sentez pas forcément obligé de le placer dans le titre !
Choisir le format de son podcast : seul ou à plusieurs
Un poète, disait Percy Bysshe Shelley, est un rossignol 🐦 assis dans l'obscurité qui chante pour égayer de doux sons sa propre solitude. Le podcasteur a un peu plus de chance : il peut être un rossignol si ça lui chante, mais rien ne l'oblige à s'asseoir dans l'obscurité ni à s'enfermer dans sa solitude. Sa démarche vise même précisément l'inverse : ouvrir aux autres une fenêtre sur ses pensées et ses humeurs. Et pour y parvenir, il peut marcher seul comme en duo, en trio et même plus si affinités !
Le choix du podcast en solo n'est pas le plus fréquent, mais il est tout à fait pertinent dans l'exercice du récit (par exemple historique, comme Fabrice Drouelle avec Affaires Sensibles) ou dans celui du format court (par exemple à vocation instructive, comme Choses à Savoir). Son créateur se devra toutefois d'être particulièrement à l'aise dans l'art du monologue. Il lui faudra aussi apporter une vraie valeur ajoutée sur sa thématique. À ce titre, un thème de niche semble particulièrement indiqué pour un podcast en solitaire.
Le podcast en duo offre davantage de diversité. Le choix de ce format sera parfois motivé par une amitié ou une passion commune, à l'image de Stockholm Sardou (la discographie de Michel), After Hate (la pop culture) ou encore Binouze USA (les bières américaines). Dans ce registre, c'est la complicité des deux intervenants et leurs regards différents sur un même sujet qui distinguera leur émission des autres. Mais ce format en duo pourra aussi s'appliquer à une autre relation : celle de l'intervieweur avec son sujet. Le podcast se prête particulièrement bien à des entretiens intimistes, comme le démontrent La Poudre ou Super Héros.
Vous avez apprécié la citation de l'ami Percy ? En voici une autre signée Andy Warhol : "Une personne c'est de la compagnie, deux c'est la foule, trois c'est une réception". À partir de trois intervenants, on peut parler de podcast de groupe ou de bande. Ici, c'est bien souvent le débat et la confrontation des idées qui priment. Le ton peut rester sérieux (comme avec Affaires Étrangères), mais le plus souvent il se débride et laisse place à un brin d'humour. On pense pêle-mêle à Parle à mon Luc, Vanishing Point ou encore Parlons Péloches.
Option séduisante à bien des égards, le podcast de bande présente tout de même quelques inconvénients dont il est important d'avoir conscience avant de se lancer. Sur la durée, réunir plusieurs intervenants requiert une plus grande discipline de la part de chacun. Au début tout le monde est enthousiaste, mais au fil des mois une lassitude peut s'installer et remettre en cause les modalités initiales de la collaboration. Pire, des petits changements de vie peuvent facilement avoir une incidence sur les disponibilités de l'un ou l'autre, et in fine le rythme de publication.
Autre élément important à prendre en compte : la technique. Davantage d'intervenants, c'est aussi davantage de pistes à nettoyer, découper ou mixer. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, pour le leader du groupe, l'investissement en temps et en énergie augmente proportionnellement au nombre de ses interlocuteurs. Et on ne vous parle même pas des éventuelles contraintes liées à l'enregistrement à distance...
Bref : un podcast à deux ou trois ça va, au-delà bonjour les dégâts ! Il suffit pour s'en convaincre de jeter un œil au nombre de productions réunissant quatre intervenants ou plus : à une poignée d'exceptions près, ils sont exclusivement l'œuvre de studios disposant de moyens en adéquation. Si tel n'est pas notre cas, vous avez tout intérêt à faire preuve de prudence et à ne pas trop vous entourer. Quitte à élargir votre équipe un peu plus tard si vous vous sentez à l'aise et avez pris votre rythme...
La durée des épisodes du podcast : entre liberté et régularité
Quelle est la durée idéale d'un podcast ⏱️ ? Autant vous le dire tout de suite : il n'existe pas de réponse toute faite à cette question. Parmi les podcasts les plus populaires, certains proposent des épisodes de moins de cinq minutes tandis que d'autres dépassent allègrement l'heure et demie. Tout dépend finalement de vous, de votre contenu et de vos auditeurs.
De vous car tout le monde n'a pas forcément le temps ni l'énergie de s'investir dans le montage hebdomadaire d'un épisode d'une heure. De votre contenu car certains sujets ne nécessitent pas de s'épancher plus de 15 ou 20 minutes. Et enfin de vos auditeurs car il va vous falloir trouver la durée idoine pour entrer dans leur quotidien. Là encore il n'y a pas de règle. Certains font du jogging pendant 20 minutes et d'autres 50. Certains passent 20 minutes dans les transports en commun et d'autres 50. Et au final, certains préféreront des épisodes de 20 minutes et d'autres de 50.
Mais alors, qu'en disent les auditeurs ?
De récentes études permettent tout de même d'y voir un peu plus clair sur les attentes des amateurs de podcasts. Dans une enquête Havas-CSA présentée lors du Paris Podcast Festival, ils sont ainsi 39 % à préconiser une durée de 15 à 30 minutes, et 30 % de 5 à 15 minutes. À l'inverse, seuls 4 % d'entre eux confessent une préférence pour des épisodes de plus d'une heure. Autre enseignement livré cette fois par Médiamétrie : dans une nette majorité des cas (58 %), les auditeurs écoutent leurs podcasts jusqu'au bout !
Autre question : tous les épisodes d'un podcast doivent-ils avoir à peu près la même durée. Sur ce plan il y a deux écoles :
- celle de la liberté : le podcast autorise tout et s'affranchit des codes de la radio traditionnelle, alors pourquoi pas s'emparer de cette liberté pour moduler la durée de vos épisodes au gré de vos envies et de vos sujets ?
- celle de la régularité : pour entrer dans la vie et les habitudes de vos auditeurs, rien de mieux que de garder la même ossature avec une durée n'oscillant pas de plus ou moins 20 % du cap que vous vous êtes fixé. Après tout un peu de discipline ne fait pas de mal, hein soldat !
Rythme de publication : entrer dans les habitudes de l'auditeur
Comme tout le monde, vous pestez contre TF1 quand votre téléfilm du lundi ne débute qu'à 21h05 au lieu du 20h55 annoncé. Peut-être avez-vous des goûts télévisuels un peu plus raffinés, mais vous voyez l'idée. L'auditeur de podcasts n'est pas si différent. S'il a pour habitude de télécharger votre dernier épisode chaque lundi à 12h30, il risque de faire la tête le jour où vous déciderez subitement de sauter une heure, une journée ou pire, une semaine !
Alors bien sûr, vous pourrez lui faire avaler la pilule 💊 plus facilement en jouant en amont de votre charme ou de votre sens de la communication. Oui mais voilà, la meilleure solution reste encore de fixer un planning précis et de s'y tenir. Cette routine a son importance pour votre public autant que pour vous. Si nécessaire, n'hésitez pas à enregistrer quelques épisodes d'avance histoire de surmonter le moindre impondérable qui pourrait un jour se dresser sur votre route. Nul n'est jamais trop prévoyant !
Peut-être avez-vous aussi remarqué que davantage de podcasts sont mis en ligne le lundi ou le mardi que le vendredi ou le week-end ? Il ne s'agit pas d'une coïncidence. Sur la durée, le nombre d'écoutes de vos émissions ira sans doute decrescendo du début à la fin de la semaine. Prenez en compte ce facteur au moment de déterminer votre jour de publication, mais gardez à l'esprit que rien ne vous interdit d'aller à contre-courant de la majorité. Sur ce point, votre propre confort doit primer. Faites entrer votre podcast dans votre vie en parfaite adéquation avec vos obligations personnelles, familiales ou professionnelles. Vos auditeurs feront de même et auront tout loisir de vous écouter tout de suite... ou quelques jours plus tard.
Le découpage du podcast en saisons : utile ou artificiel ?
Découper son podcast en saisons, à quoi ça sert ? Tout d'abord, cette pratique ne s'impose pas d'elle-même. Certains thèmes ou formats ne requièrent pas de marquer une césure entre deux séries d'épisodes. La mécanique des saisons peut en revanche s'avérer utile ou pertinente dans le cas d'une émission dont le sujet ou l'angle évolue avec le temps. Le podcast Ma Chanson Préférée, par exemple, change de saison dès que tous les épisodes consacrés à un même artiste ont été diffusés. Dans le même esprit, un podcast d'entretiens peut être amené à changer de saison avec l'arrivée d'un nouvel invité dans le costume de l'interviewé.
Par ailleurs, le découpage en saisons peut vous donner l'opportunité de souffler un peu l'espace de quelques semaines. Un podcast, ça prend du temps et de l'énergie. Il n'y a aucune honte à ressentir de temps en temps le besoin de faire une pause. Parfois, celle-ci s’avérera même salutaire en vous offrant des idées ou une nouvelle façon de penser.
Réussir le lancement de son podcast : installer une bonne dynamique
Visibilité et séduction : tels sont les deux maîtres-mots d'un lancement de podcast réussi. Visibilité car l'information de la création de votre émission doit circuler un maximum et toucher le plus grand nombre. Séduction car un auditeur déçu ne reviendra pas, ou alors pas avant longtemps.
Tout podcasteur en herbe se doit d'abord de prendre en compte un facteur important : Apple Podcasts représente une large majorité des écoutes et téléchargements. Une proportion significative des émissions sont aujourd'hui consommées directement via un smartphone, et au sein même de cette catégorie iOS absorbe un volume d'écoutes nettement supérieur à ses concurrents.
Alors bien sûr, les propriétaires d'un iPhone peuvent avoir recours à d'autres applis que celle de la maison-mère. Oui mais voilà, ces usages demeurent encore secondaires. Deuxième appli la plus populaire du moment, Spotify est toujours reléguée loin derrière Apple Podcasts. Dans ces conditions, la réussite du lancement d'une émission passe inévitablement par cette application. C'est vers elle que doivent se concentrer vos premiers efforts de présentation.
Mais alors, comment réussir le lancement de son émission ? Au-delà des considérations purement techniques, une recommandation s'impose : résistez à l'impatience de sauter dans le grand bain 🛀. Sur la durée, votre premier épisode sera probablement celui qui enregistrera le plus grand nombre d'écoutes. Quand un nouvel auditeur aura l'envie de vous donner une chance, c'est vers celui-ci qu'il se tournera avant de télécharger vos dernières productions. Dans ces conditions, mieux vaut prendre un peu de temps pour régler tous vos petits soucis et fignoler le moindre détail, tant sur le fond que la forme.
Cet effort de patience vous permettra peut-être aussi d'enregistrer plusieurs épisodes avant de soumettre votre flux RSS à la marque à la pomme ! Cette bonne pratique présente un intérêt double. Avoir une ou deux émissions d'avance vous assure d'abord de maintenir votre rythme de publication malgré d'éventuels contre-temps et péripéties. Mais surtout, une première série de trois émissions mises en ligne d'emblée aura un impact direct et immédiat sur la perception de votre podcast par l'appli d'Apple. Davantage d'épisodes, c'est la garantie de davantage d'écoutes, de téléchargements et d'évaluations dans un laps de temps assez court... et in fine d'une meilleure mise en avant !
À moins de vous appuyer sur une communauté préexistante, votre auditoire initial sera forcément réduit. L'un des meilleurs moyens d'élargir votre public plus vite que la moyenne est sans aucun doute d'apparaître en bonne place dans le classement établi par Apple de votre catégorie de podcasts. Ne vous leurrez pas : un épisode unique sera rarement en mesure de vous faire grappiller quelques positions. En revanche, une trilogie d'émissions sera peut-être de nature à créer un cercle vertueux : multiplication des témoignages d'intérêt, meilleure position au classement, visibilité accrue auprès d'un public plus large, nouveaux auditeurs, nouvelles écoutes, évaluations et ainsi de suite.
Pour espérer une telle dynamique, votre lancement devra s'accompagner de quelques bonnes pratiques :
- même si cet élément n'a plus autant d'importance que par le passé, encouragez vos auditeurs à vous laisser des évaluations ;
- mobilisez vos proches en leur proposant d'écouter votre émission et de la noter : votre entourage direct est votre premier public, appuyez-vous sur lui !
- soyez actif sur les réseaux sociaux, et tout particulièrement Twitter où se cache un second vivier d'auditeurs potentiels.
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à jeter un œil à nos autres articles ! Certains abordent des sujets plus techniques (les micros ou le montage) tandis que d'autres traitent d'aspects éditoriaux (tels que la fiche de présentation d'un épisode). Sans oublier bien sûr notre section dédiée aux services et fonctionnalités de Podcastics !
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