
Chapitre 34 - Biographie du silence
Tiré du livre écrit par Pablo d'Ors
Chapitre 34
La promesse de la méditation et la plus mystérieuse de toutes celles que je connais, car ce n'est une promesse de rien en particulier : ni de gloire, ni de pouvoir, ni de plaisir. Peut-être est-ce une promesse d'unité, ou d'une espèce de difficile sérénité, ou de lucidité, ou… des mots, encore des mots !
Le silence crée une certaine addiction, il offre une première phrase, toute première, d'enchantement. « Quelle paix ! Comme on est bien ! », disons-nous. Ou bien : « Enfin le silence ! » Mais il suffit de quelques minutes, ou dans le meilleur des cas de quelques heures, pour que cette agréable sensation se dissipe et que le silence montre sa face la plus aride : le désert.
Ce que l'on doit récapituler, ou se dire, peut être expédié dans la plupart des cas dans un temps relativement bref. Mais le moins important dans l'expérience du désert, c'est ce que nous croyons devoir nous dire. Ce qui importe, en revanche, c'est ce que le silence veut nous dire malgré nous. Là où le spectateur qui n'aime pas un spectacle peut abandonner son fauteuil et s'en aller, l'homme véritable de la méditation reste à sa place, même si le film qui se projette à l'intérieur de lui-même ne lui plaît pas du tout. C'est surtout à ce moment-là qu'il doit rester.
Nous sommes si mystérieux qu'arrive le moment ou même ce que nous n'aimons pas arrive à nous distraire et à nous divertir. Sans perdre son caractère douloureux et frustrant, ce désagréable film intérieur peut aussi être considéré comme amusant sous un certain point de vue. Il est amusant de constater combien nous luttons pour devenir nous-mêmes. Amusant ? Eh bien, oui. Se voir vraiment soi-même est réellement fascinant et amusant. En fin de compte, c'est pour cela que nous allons au cinéma ou que nous lisons des romans : pour qu'ils nous racontent comment nous sommes, pour nous identifier avec le personnage.
Ou bien tu es conscient de tes colères, de tes énervements, de tes soucis… ou bien énervement, souci où colère te domineront. C'est aussi simple que cela : si tu n'y penses pas, eux penseront pour toi et te mèneront là où tu ne veux pas. Demande-toi pourquoi tu es en colère, d’où est né ton souci, comment tu as commencé à t'énerver… Tu constateras que cette recherche est très surprenante et même amusante. Être ce que l'on est, voilà désormais le plus grand des défis.
Chapitre 34
La promesse de la méditation et la plus mystérieuse de toutes celles que je connais, car ce n'est une promesse de rien en particulier : ni de gloire, ni de pouvoir, ni de plaisir. Peut-être est-ce une promesse d'unité, ou d'une espèce de difficile sérénité, ou de lucidité, ou… des mots, encore des mots !
Le silence crée une certaine addiction, il offre une première phrase, toute première, d'enchantement. « Quelle paix ! Comme on est bien ! », disons-nous. Ou bien : « Enfin le silence ! » Mais il suffit de quelques minutes, ou dans le meilleur des cas de quelques heures, pour que cette agréable sensation se dissipe et que le silence montre sa face la plus aride : le désert.
Ce que l'on doit récapituler, ou se dire, peut être expédié dans la plupart des cas dans un temps relativement bref. Mais le moins important dans l'expérience du désert, c'est ce que nous croyons devoir nous dire. Ce qui importe, en revanche, c'est ce que le silence veut nous dire malgré nous. Là où le spectateur qui n'aime pas un spectacle peut abandonner son fauteuil et s'en aller, l'homme véritable de la méditation reste à sa place, même si le film qui se projette à l'intérieur de lui-même ne lui plaît pas du tout. C'est surtout à ce moment-là qu'il doit rester.
Nous sommes si mystérieux qu'arrive le moment ou même ce que nous n'aimons pas arrive à nous distraire et à nous divertir. Sans perdre son caractère douloureux et frustrant, ce désagréable film intérieur peut aussi être considéré comme amusant sous un certain point de vue. Il est amusant de constater combien nous luttons pour devenir nous-mêmes. Amusant ? Eh bien, oui. Se voir vraiment soi-même est réellement fascinant et amusant. En fin de compte, c'est pour cela que nous allons au cinéma ou que nous lisons des romans : pour qu'ils nous racontent comment nous sommes, pour nous identifier avec le personnage.
Ou bien tu es conscient de tes colères, de tes énervements, de tes soucis… ou bien énervement, souci où colère te domineront. C'est aussi simple que cela : si tu n'y penses pas, eux penseront pour toi et te mèneront là où tu ne veux pas. Demande-toi pourquoi tu es en colère, d’où est né ton souci, comment tu as commencé à t'énerver… Tu constateras que cette recherche est très surprenante et même amusante. Être ce que l'on est, voilà désormais le plus grand des défis.
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