Existe-t-il un sexisme bienveillant ?
Comment lutter contre le sexisme au travail ?
Citation
Sans doute, vous vous interrogez sur le lien qui peut être fait entre le sexisme et la bienveillance. Et finalement que serait à l’inverse le sexisme hostile ?
Raison pour laquelle, nous allons vous éclairer sur ce sujet :
-
en vous rappelant, ce qu’est la définition du sexisme ?
-
le sexisme peut-il vraiment être bienveillant ?
-
et que dit la loi à propos du sexisme dans le monde du travail.
Citation
« Comment peut-on qualifier le sexisme au travail, est-ce que la loi est claire sur ce point ? »
À l’image du harcèlement sexuel, depuis 2015, le Code du travail rappelle que :
« les agissements liés au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant »,sont interdits.
En revanche, cet article ne précise pas ce qui peut s’apparenter à un agissement sexiste.
Citation
« J’en viens du coup à cette question, comment peut-on savoir quel agissement est caractéristique du sexisme ? »
C’est difficile tant le sexisme est un phénomène encore largement toléré : saviez-vous que seuls 2,9 % des actes sexistes font l'objet d'une plainte ? Pour vous aider à identifier les agissements sexistes, je vous conseille de vous plonger dans le guide de l’Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail : Sexisme, sans façon. On y trouve des cas précis comme s’adresser à des femmes de manière familière du genre « comment ça va les poupées ou mes mignonnes ».
Sous couvert d’humour, on va incriminer les femmes blondes. Ce sont des blagues, mais elles sont sexistes.
On peut aussi manifester ostensiblement du mépris envers une collègue, par exemple lors d’une réunion, en lui coupant régulièrement la parole. En fait, de nombreux comportements sont sexistes, mais la plupart des gens préfèrent nier le problème plutôt que de l’affronter.
Citation
« Lorsqu’on évoque le sexisme au travail, on considère que ce sont les femmes qui en sont logiquement victimes, le sexisme ne concerne-t-il pas aussi les hommes ? »
Le terme « sexisme » est largement utilisé pour dénoncer le comportement des hommes envers les femmes. C’est une manière de se révolter contre des stéréotypes du genre, l’homme est fort à l’inverse d’une femme, les hommes savent tout faire, les femmes ne sont douées que pour faire le ménage…
Juridiquement, un homme peut tout à fait se plaindre du comportement d’une femme à son égard.
Dans la réalité, c’est aussi rare que des hommes qui déposent plainte pour harcèlement sexuel.
Citation
« En préparant cette émission, je me suis interrogée sur l’emploi du mot sexismepour dénoncer les agissements hostiles envers des salariés gays ou lesbiennes – est-ce possible ? »
Oui, bien sûr. Les agissements sexistes peuvent être fondés sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Aussi, les personnes gays ou lesbiennes peuvent être victimes de sexisme. En 2019, le magazine Têtu, titrait un de ces articles « Sexisme, lettre ouverte à nos camarades militants gays ». Il s’agissait notamment de relayer un appel lancé par 8 femmes pour mettre fin au sexisme au sein de la communauté LGBT.
Citation
« Pour lancer ce podcast sur le sexisme, j’ai évoqué le sexisme bienveillant : que pouvez-vous nous en dire ? »
Le sexisme bienveillant reste du sexisme d’un point de vue légal. Cela étant, les agissements sexistes peuvent parfois passer pour de la galanterie, du savoir-vivre ; cette subtilité a nourri l’idée d’un sexisme moins hostile aux femmes, et qualifié de « sexisme bienveillant ». En fait, ce type de sexisme se drape de compliments du genre : « j’adore ta jupe, elle te va super bien, ha si je n’étais pas marié ! ». Sous couvert de complimenter une collègue, on la fait passer pour un objet de son propre désir.
C’est purement sexiste. Mais de nombreuses personnes préfèrent y voir un compliment et rien de condamnable.
Citation
« Par opposition au sexisme bienveillant, il est question de sexisme hostile – que recouvre cette formulation au juste ? »
Le sexisme hostile peut être qualité de sexisme primaire : il s’agit en fait de désigner les propos ou les comportements ouvertement avilissants envers les femmes. Qui n’a jamais entendu des propos du style : les femmes c’est bon qu’à faire des gosses ; les femmes ne sont pas faites pour travailler ou encore, on ne devrait pas donner le droit de vote aux femmes.
C’est cela le sexisme hostile. Vous voyez, rien de très réjouissant.
Citation
« Un collègue de travail qui s’adresserait à une femme de la sorte dans l’enceinte de l’entreprise, risque-t-il une sanction ? »
Oui, sans aucun doute. L’employeur est en droit de sanctionner tout comportement prohibé et fautif. Le plus souvent, si c’est un écart de conduite, le salarié risque un avertissement écrit. Pour des situations plus graves, un blâme peut tout à fait s’envisager.
Sur le plan pénal, n’est condamnée que l’injure sexiste. Faut-il que la victime porte plainte et sans tarder. Ce type de fait se prescrit au bout d’un an.
Citation
« Outre une sanction disciplinaire ou une condamnation pénale, que peut-on faire pour prévenir les agissements sexistes ? »
L’entreprise et les représentants du personnel peuvent conduire des campagnes d’information, d’affichage et de sensibilisation. L’objectif est d’afficher très clairement la lutte qui est engagée contre le sexisme. L’employeur peut aussi investir dans une cellule d’écoute pour les personnes victimes de sexisme au travail.
Citation
« Pour conclure, que faut-il rappeler à propos du sexisme et du sexisme bienveillant en particulier, thème de notre podcast du jour ? »
Le sexisme bienveillant est un leurre. Il s’agit en réalité d’un comportement sournois ou ambigu, laissant à penser que la personne est bien attentionnée. Il faut donc se méfier des remarques qui peuvent se confondre avec des compliments. En revanche, le sexisme hostile est un basique du sexisme. Ici, les propos ne sont pas déguisés ; ils peuvent être humiliants ou offensants.
Dans tous les cas, il faut mener un « combat sans merci » contre le sexisme au travail et ailleurs.
CitationSans doute, vous vous interrogez sur le lien qui peut être fait entre le sexisme et la bienveillance. Et finalement que serait à l’inverse le sexisme hostile ?
Raison pour laquelle, nous allons vous éclairer sur ce sujet :
- en vous rappelant, ce qu’est la définition du sexisme ?
- le sexisme peut-il vraiment être bienveillant ?
- et que dit la loi à propos du sexisme dans le monde du travail.
Citation« Comment peut-on qualifier le sexisme au travail, est-ce que la loi est claire sur ce point ? »
À l’image du harcèlement sexuel, depuis 2015, le Code du travail rappelle que :
« les agissements liés au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant »,sont interdits.
En revanche, cet article ne précise pas ce qui peut s’apparenter à un agissement sexiste.
Citation« J’en viens du coup à cette question, comment peut-on savoir quel agissement est caractéristique du sexisme ? »
C’est difficile tant le sexisme est un phénomène encore largement toléré : saviez-vous que seuls 2,9 % des actes sexistes font l'objet d'une plainte ? Pour vous aider à identifier les agissements sexistes, je vous conseille de vous plonger dans le guide de l’Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail : Sexisme, sans façon. On y trouve des cas précis comme s’adresser à des femmes de manière familière du genre « comment ça va les poupées ou mes mignonnes ».
Sous couvert d’humour, on va incriminer les femmes blondes. Ce sont des blagues, mais elles sont sexistes.
On peut aussi manifester ostensiblement du mépris envers une collègue, par exemple lors d’une réunion, en lui coupant régulièrement la parole. En fait, de nombreux comportements sont sexistes, mais la plupart des gens préfèrent nier le problème plutôt que de l’affronter.
Citation« Lorsqu’on évoque le sexisme au travail, on considère que ce sont les femmes qui en sont logiquement victimes, le sexisme ne concerne-t-il pas aussi les hommes ? »
Le terme « sexisme » est largement utilisé pour dénoncer le comportement des hommes envers les femmes. C’est une manière de se révolter contre des stéréotypes du genre, l’homme est fort à l’inverse d’une femme, les hommes savent tout faire, les femmes ne sont douées que pour faire le ménage…
Juridiquement, un homme peut tout à fait se plaindre du comportement d’une femme à son égard.
Dans la réalité, c’est aussi rare que des hommes qui déposent plainte pour harcèlement sexuel.
Citation« En préparant cette émission, je me suis interrogée sur l’emploi du mot sexismepour dénoncer les agissements hostiles envers des salariés gays ou lesbiennes – est-ce possible ? »
Oui, bien sûr. Les agissements sexistes peuvent être fondés sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Aussi, les personnes gays ou lesbiennes peuvent être victimes de sexisme. En 2019, le magazine Têtu, titrait un de ces articles « Sexisme, lettre ouverte à nos camarades militants gays ». Il s’agissait notamment de relayer un appel lancé par 8 femmes pour mettre fin au sexisme au sein de la communauté LGBT.
Citation« Pour lancer ce podcast sur le sexisme, j’ai évoqué le sexisme bienveillant : que pouvez-vous nous en dire ? »
Le sexisme bienveillant reste du sexisme d’un point de vue légal. Cela étant, les agissements sexistes peuvent parfois passer pour de la galanterie, du savoir-vivre ; cette subtilité a nourri l’idée d’un sexisme moins hostile aux femmes, et qualifié de « sexisme bienveillant ». En fait, ce type de sexisme se drape de compliments du genre : « j’adore ta jupe, elle te va super bien, ha si je n’étais pas marié ! ». Sous couvert de complimenter une collègue, on la fait passer pour un objet de son propre désir.
C’est purement sexiste. Mais de nombreuses personnes préfèrent y voir un compliment et rien de condamnable.
Citation« Par opposition au sexisme bienveillant, il est question de sexisme hostile – que recouvre cette formulation au juste ? »
Le sexisme hostile peut être qualité de sexisme primaire : il s’agit en fait de désigner les propos ou les comportements ouvertement avilissants envers les femmes. Qui n’a jamais entendu des propos du style : les femmes c’est bon qu’à faire des gosses ; les femmes ne sont pas faites pour travailler ou encore, on ne devrait pas donner le droit de vote aux femmes.
C’est cela le sexisme hostile. Vous voyez, rien de très réjouissant.
Citation« Un collègue de travail qui s’adresserait à une femme de la sorte dans l’enceinte de l’entreprise, risque-t-il une sanction ? »
Oui, sans aucun doute. L’employeur est en droit de sanctionner tout comportement prohibé et fautif. Le plus souvent, si c’est un écart de conduite, le salarié risque un avertissement écrit. Pour des situations plus graves, un blâme peut tout à fait s’envisager.
Sur le plan pénal, n’est condamnée que l’injure sexiste. Faut-il que la victime porte plainte et sans tarder. Ce type de fait se prescrit au bout d’un an.
Citation« Outre une sanction disciplinaire ou une condamnation pénale, que peut-on faire pour prévenir les agissements sexistes ? »
L’entreprise et les représentants du personnel peuvent conduire des campagnes d’information, d’affichage et de sensibilisation. L’objectif est d’afficher très clairement la lutte qui est engagée contre le sexisme. L’employeur peut aussi investir dans une cellule d’écoute pour les personnes victimes de sexisme au travail.
Citation« Pour conclure, que faut-il rappeler à propos du sexisme et du sexisme bienveillant en particulier, thème de notre podcast du jour ? »
Le sexisme bienveillant est un leurre. Il s’agit en réalité d’un comportement sournois ou ambigu, laissant à penser que la personne est bien attentionnée. Il faut donc se méfier des remarques qui peuvent se confondre avec des compliments. En revanche, le sexisme hostile est un basique du sexisme. Ici, les propos ne sont pas déguisés ; ils peuvent être humiliants ou offensants.
Dans tous les cas, il faut mener un « combat sans merci » contre le sexisme au travail et ailleurs.
- sexisme bienveillant
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- sexisme hostile
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