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Génèse (France) / Hope there's someone - Antony & The Johnsons (cover)

Maison hantée - Expérience personnelle - Auvergne

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Season 1, episode 2
29 min / Published

Soutenez le podcast et choisissez votre contrepartie originale sur https://fr.tipeee.com/rencontres-surnaturelles-juliette-dargand

Dans ce deuxième épisode, je vous emmène en Auvergne sur les traces de mon enfance et dans la maison de mon grand-père à Moulins dans l'Allier - Auvergne.

Je vous partage mes diverses expériences et souvenirs dans ce lieu plein de mystère et "habité". Si vous souhaitez en savoir plus, je vous propose de lire cet article sur mon site internet : https://juliettedargand.fr/2023/07/20/episode-2-making-off/

Making-Off épisode 2 :

Comédiens voix-off :

Grand-père : Alain Chaillot

Maman : Sonia Cruchon

Fille : Vanessa Rety

Voisine : Delphine Lidove

Petit-frère : Elise Pettigrew

Grand-frère : Oscar Schlumberger

Réalisation sonore : Studios du manoir

Musiques ou bruitages pendant le récit : Juliette Dargand

Chanson à la fin de l'épisode : Hope there's someone - Antony & The Johnsons

Chantée et arrangée par Juliette DARGAND

Contact :

Vous avez aimé cet épisode ? Vous avez envie d'en savoir plus ou d'en parler avec moi ?

Si vous avez envie de me raconter votre propre rencontre surnaturelle, vous pouvez m'écrire à juliettedargand.raconte@gmail.com ou sur mon compte instagram : https://www.instagram.com/juliettedargand/

Je suis Juliette Dargand et je vous invite à vous abonner à ce podcast pour découvrir chaque mois, l'une de mes 25 histoires originales de fantômes, revenants, monstres, créatures, phénomènes paranormaux en mots et en musique.

Une histoire écrite par Juliette DARGAND, tous droits réservés
Membre du Label Tout Savoir. Régies publicitaires : PodK et Ketil Media

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  • journalintime
Show notes

Juliette Dargand - 00:02
Je suis Juliette Dargand. Depuis toute petite, j'aime écrire des histoires originales. Je suis aussi musicienne et chanteuse. J'ai imaginé 25 histoires de fantômes, de créatures ou rencontres paranormales. Elles sont basées sur des légendes urbaines ou des faits réels. Souvent dans des lieux emblématiques ou très chargés spirituellement. Je vais vous emmener tout autour du monde, en immersion dans d'autres réalités, en mots et en musique. Alors installez vous confortablement et suivez moi pour découvrir mes rencontres surnaturelles.

Juliette Dargand - 00:48
Vous écoutez Rencontres surnaturelles de Juliette Dargand - Episode deux Génèse.

Juliette Dargand - 00:56
Pourquoi ? Pourquoi cet attrait pour le surnaturel ? Pourquoi cette curiosité et cette envie dévorante d'en savoir plus ? De comprendre ? De découvrir si ce que je lis, ce que je voisce, ce que je ressens est vrai ? Cette question, ce pourquoi, a bercé toute ma viet et je profite de ces moments de réflexion que je partage avec vous pour creuser un peu du côté de mon passé.

Juliette Dargand - 02:33
La famille du côté de ma mère est issue du nord de l'Auvergne, entre l'Allier et la Nièvre, territoire en plein cœur du Bourbonnais qui a toujours été très haut en couleur de par ses légendes et ses récits de fantômes ou ses rencontres avec l'étrange. Peut-être aurons nous l'occasion d'en reparler, mais sur ces terres ont fleuri les histoires de Lucie, la dame blanche du château de Veauce. Ou encore celle des spectres des deux prieurs à Souvigny. Sans parler des croyances et témoignages traitant de sorcières et de cultes singuliers. Bref, un terrain riche qui m'a vu naître et a accueilli mes premiers pas dans la vie et sur lequel j'ai passé toutes mes vacances étant enfant.

Juliette Dargand - 03:27
Mon grand père possédait deux maisons : les Préaux, vaste propriété du début du 19ᵉ, située à Yzeure dans la périphérie ouest de Moulins et la demeure dans laquelle il vivait à l'année, localisée rue Michel de l'Hospital, dans le centre ville de Moulins. Des deux maisons, je connaissais mieux les Préaux car c'est là que je passais tous mes étés jusqu'à mes treize ans et la mort de mon grand père.

Juliette Dargand - 03:58
Pourtant, j'aimais aussi énormément sa demeure de Moulins, car pour moi, petite fille, elle était une émanation de l'être extraordinaire qu'était mon grand-père. Je revois son sourire, sa silhouette fine, son odeur de tabac - bon-papa avait toujours la pipe au bec comme on disait - et sa grande veste dans laquelle il nous enfermait tous les quatre, mes frères et sœurs et moi. Ah, ce sentiment profond de sécurité !

Juliette Dargand - 04:39
La maison de Bon-papa à Moulins portait un parfum très distinctif, peut être pas forcément très agréable pour une personne extérieure, mais moi je l'adorais. Tabac froid, poussière, bois et vieux livres. On y entrait par une porte cochère donnant dans une première cour où se trouvaient les communs et les écuries. Puis un deuxième passage qui menait au jardin couvert de gravier blanc situé devant la maison. Sa façade formait un L et elle était partagée en deux. La partie la plus grande appartenait à des amis de la famille que j'appellerai ici les "Rohmers". Dans l'autre partie, faisant face au porche d'entrée et à la cour, vivait mon grand père.

Juliette Dargand - 05:57
Sa demeure était tout en longueur, avec des pièces réparties sur deux étages de chaque côté d'un très vieil escalier central en bois qui, si je me souviens bien, était classé au répertoire des monuments historiques. Au rez de chaussée, à droite se trouvaient la cuisine et la salle à manger. Cette dernière ressemblait à une salle de banquet médiévale avec son immense table et ses bancs occupant tout l'espace, de lourds rideaux de velours et une tapisserie murale en imitation Aubusson. Au premier étage, on trouvait trois chambres dont deux en enfilade, incluant celle de mon grand-père. La décoration était restée figée au XIXᵉ siècle avec ses papiers peints à rayures un peu fanés et sa toute petite salle de bain qui contenait une baignoire sabot microscopique et un grand lavabo en faïence blanche. Au deuxième, l'escalier menait à un grenier aménagé en chambres assez rudimentaires. Une vaste pièce, tout d'abord, qui, quand j'étais enfant, était une salle de jeux mais de l'époque de ma mère était sa chambre. Sur l'arrière se tenaient d'autres chambres desservies par un même couloir.

Juliette Dargand - 07:24
Dans la plus petite se cachait un secret interdit qui pourtant m'a attiré de façon presque magnétique et occasionné de nombreuses punitions - non, non, rien d'inconvenant, je vous rassure ! - Une armoire se trouvait là, de taille plutôt modeste, ayant visiblement subi les attaques du temps et fixée au mur. En écartant les vieux manteaux et robes de nos aïeules qui y étaient rangés, le fond était en fait une porte qui, une fois poussée, donnait dans l'immense grenier vide de la maison des "Rohmers". Ce ne sont pas les combles mêmes qui m'attiraient ainsi, ce n'était somme toute qu'une grande pièce déserte, sombre et poussiéreuse. Mais je pense que le principe de découvrir un espace caché à un endroit complètement incongru était tout simplement irrésistible pour une petite fille avec un esprit aussi imaginatif que le mien. Je dois dire que quand j'ai lu le roman "Narnia" pour la première fois, l'analogie m'a bien fait sourire.

Juliette Dargand - 08:38
Cette maison était habitée mais pas uniquement par des vivants ! L'escalier central, l'élément le plus ancien de la demeure avait toujours canalisé un certain nombre de phénomènes. Je revois ma mère nous raconter l'un de ses souvenirs d'enfance :

Mère - 09:08
Maman était dans la cuisine un jour. Elle était toute seule à la maison car Papa nous avait emmenés mon frère, ma sœur et moi, faire des courses. Un énorme éternuement a résonné dans l'escalier à l'étage au-dessus. Maman a dit "Ah ! Le maréchal s'enrhume !" et elle a ajouté "A vos souhaits" sans s'arrêter de cuisiner.

Juliette Dargand - 09:36
Eh oui, ma famille était comme ça ! On restait poli et courtois, même face à l'intrusion du surnaturel. Je pense que ma mère avait une certaine aptitude et une ouverture d'esprit face au monde spirituel. Elle était très sensible, un peu écorchée-vive. Et même si la perspective d'être confrontée au paranormal lui faisait peur, je suis persuadée que cela l'intriguait aussi profondément. Comme l'attirance, l'ombre que le vide peut provoquer chez quelqu'un qui souffre de vertige.

Juliette Dargand - 10:13
Quand elle était petite, comme je vous l'ai dit, maman dormait au deuxième étage, dans la première pièce du grenier. En fait, elle a pu s'installer dans cette chambre après que son frère qui l'occupait avant elle, ait obtenu la permission d'en changer. Heureuse et fière d'avoir cette grande pièce pour elle toute seule, maman s'est couchée pour cette première nuit avec toute l'excitation de la nouveauté et peinant du coup à trouver le sommeil. La lune était pleine ce soir là. Le palier desservant l'escalier devant la porte de sa chambre était éclairé par une petite lucarne de toit, sa porte étant vitrée, sans rideaux. Elle pouvait donc voir l'espace illuminé d'une lueur pâle à l'autre bout de la pièce. C'est à ce moment qu'elle a vu se matérialiser à travers le verre : une longue main fine et visiblement féminine. Elle distinguait parfaitement les doigts blancs, délicats, le poignet et jusqu'au milieu du bras. L'apparition semblait flotter dans l'air et jouer avec le halo de la lune en un mouvement fluide et presque dansé.

Juliette Dargand - 11:29
Le cœur battant, Maman a vite caché sa tête sous les couvertures pour retenter quelques coups d'œil terrifiés, constatant que le membre fantomatique se trouvait toujours là. Elle a compris qu'elle n'était pas en danger. L'entité qu'elle a vue ne s'est pas déplacée vers elle et est simplement restée au même endroit, planant dans la lumière de la lune devant la porte de sa chambre. Malgré sa peur, ma mère a fini par s'endormir.

Juliette Dargand - 11:58
Au petit matin, la logique et la réalité ayant bien repris leurs droits, elle s'est convaincue qu'elle avait été victime d'une hallucination et ne voulant pas passer pour une imbécile, elle n'a pas osé raconter sa vision nocturne. Évidemment, le soir suivant, elle a été témoin à nouveau du ballet lancinant de la main funambule. Cela a duré ainsi pendant tout le cycle de la pleine lune. Difficile de se persuader qu'on a rêvé à quatre reprises consécutives de la même chose !

Juliette Dargand - 12:34
Très troublée par cette vision terrifiante, Maman a fini par ouvrir son cœur à son frère et à sa sœur au détour d'une conversation. Son frère lui a alors dit d'une voix presque espiègle :

Grand-frère - 12:48
Pourquoi crois-tu que j'ai demandé à changer de chambre ?

Juliette Dargand - 12:52
Est ce que le fantôme est parti ensuite ? A-t-il été repoussé dans les limbes de l'au-delà par un médium ? En gros, quelque chose a-t-il été tenté pour remédier à la situation ? Et bien non ! Les parents de ma mère lui ont simplement expliqué :

Grand-mère - 13:09
Tu sais, les vieilles maisons sont souvent habitées

Juliette Dargand - 13:12
et ils ont installé un rideau devant la porte de sa chambre à l'intérieur de la pièce. Ma famille était comme ça ! Je sais que la main n'a pas disparu car ma sœur, de deux ans mon aînée, m'a avoué il y a peu, alors que je lui parlais de cet épisode que je préparais, qu'elle aussi avait observé régulièrement cette apparition quand nous étions venus dormir chez mon grand-père étant enfant.

Juliette Dargand - 13:42
Moi-même à part l'attrait que j'avais pour cette maison qui me paraissait pleine de mystères et une sensation toujours un peu lourde que je ressentais dès que je passais la porte d'entrée, je dois dire que je n'ai pas été témoin de phénomènes terrifiants. Pas de poltergeist me poursuivant la nuit même après avoir vu le film ! Pas de silhouette fantomatique se tenant au pied de mon lit, même après avoir lu Cimetière de Stephen King tout en été. Il y a juste eu un tout léger incident que j'ai vécu, même plutôt comme une réprimande, une sorte de tape sur les doigts pour m'indiquer qu'il vaut mieux ne pas interagir avec des forces que l'on ne connaît pas. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis toujours refusé à participer à une séance de Ouija.

Juliette Dargand - 14:33
Je devais avoir douze ans je pense et je jouais avec mon petit frère et mon cousin, alors âgés de quatre et cinq ans. Nous étions dans la chambre au premier étage. Les enfants voulaient jouer aux fantômes. Pour cela, je devais me tenir de l'autre côté du mur, donc dans la chambre de mon grand- père. Je devais faire des bruits évoquant une apparition surnaturelle. Evidemment, avec mon imagination débordante, j'ai été très vite inspirée et couvert une large palette de sons terrifiants : cris, pleurs, plaintes, grognements, murmures, grattements et coups sur la paroi. Bon, je précise qu'ayant à peine douze ans et plus habituée à taper à la machine à écrire mes premiers romans, qu'à porter des charges lourdes, mes coups étaient assez ridicules et faibles. Je les qualifierais davantage de tapotements.

Juliette Dargand - 15:33
Les enfants de l'autre côté du mur étaient délicieusement effrayés, exactement comme ils avaient souhaité l'être. Et tout d'un coup, leurs hurlements m'ont semblé beaucoup plus nets, sincères et, je dois l'avouer, m'ont même glacé le sang. J'ai tout de suite arrêté et je suis revenue dans la chambre pour les rassurer et leur dire que c'était moi qui faisait ces bruits, que le jeu avait visiblement assez duré. Quand j'ai vu leurs petits visages pâles, couverts de larmes et tremblant de terreur, j'ai su qu'il s'était passé quelque chose... Autre chose ! Mon frère s'est exclamé :

Petit-frère - 16:11
Un clou... un clou était sur le mur. Là où tu as tapé et il a traversé la pièce tout droit comme si il volait.

Juliette Dargand - 16:19
Je me suis approchée de l'endroit qu'il me désignait et j'ai effectivement trouvé une pointe rouillée au pied du mur opposé à celui derrière lequel je m'étais tenue. Quand je suis revenue sur mes pas, j'ai constaté qu'une trace vide figurait sur la paroi et qu'un peu de plâtre fraîchement dérangé était même tombé au sol. Alors oui, je sais ce que vous allez me dire : ce sont sûrement les coups que j'ai tapé sur le mur qui ont fait sortir le clou de son emplacement. Peut être. Certainement. Je trouve juste surprenant que vu la faiblesse des chocs provoqués, ce clou ait pu être projeté avec une telle force à l'autre bout de la pièce mais ce n'est que mon avis. Toujours est-il que je l'ai pris comme un message clair : ne joue pas avec ce que tu ne connais pas ! J'ai depuis toujours gardé une attitude humble et respectueuse quand je suis confrontée à un phénomène étrange ou qui me paraît difficile à expliquer, ou aussi, chaque fois que j'entre dans une maison et que je ressens à nouveau cette même lourdeur que j'éprouvais dans la demeure de mon grand-père.

Juliette Dargand - 17:30
La dernière partie de l'histoire que j'ai vécue dans cette maison se passe malheureusement après le décès de Bon-papa. J'avais treize ans. C'était ma vraie première confrontation avec la mort. Du moins, la première que j'étais en capacité de comprendre. J'étais dévastée. Le chagrin de ma mère et de ma tante, ce sentiment de vide immense et définitif, la certitude que cette insouciance de l'enfance avait été brisée... C'était un moment très dur pour moi. Le type de blessure que l'on porte un peu toute sa vie, même si la cicatrice qui la recouvre fait que l'on n'y pense pas forcément au quotidien. Peu de temps après sa mort, nous étions aux Préaux, dans l'autre maison de Bon-papa. Je me trouvais dans le salon avec toute ma famille quand ma mère a reçu un appel de la voisine de mon grand-père, rue Michel de l'Hospital. C'était une femme excentrique, pas méchante et assez discrète, avec qui maman avait déjà échangé à plusieurs reprises. Elle lui avait donné son numéro, au cas où Bon-papa aurait un problème urgent.

Juliette Dargand - 19:03
Sa mort était récente et je ne pense pas qu'elle était au courant. Nous n'avions pas encore envoyé les annonces dans les journaux et son corps gisait toujours à l'hôpital, au service d'oncologie. Nous avions passé du temps dans la demeure de mon grand-père et nous devions partir tôt le lendemain matin et aller rue Michel de l'Hospital pour commencer à mettre de l'ordre là-aussi. La maison de Moulins était donc complètement vide et je savais que les "Rohmers" étaient absents. Cette femme habitait juste derrière chez Bon-papa et son jardin et elle pouvait voir les fenêtres de la demeure de chez elle. Les cloisons n'étaient pas bien isolées et elle pouvait entendre depuis chez elle les sons de la vie qui se déroulait entre les murs de son voisin, comme des déplacements de meubles, des conversations trop fortes. Elle a dit à maman au téléphone.

Voisine - 19:55
Pourriez vous dire à votre père de faire un peu moins de bruit, s'il vous plaît ? Ou de me prévenir quand il compte donner une réception ?

Mère - 20:02
Je vous demande pardon ?

Voisine - 20:03
Je suis désolée de vous déranger. J'ai essayé de l'appeler. Je suis même allée sonner chez lui, mais personne n'a répondu. Il a visiblement fait la fête hier soir. Toutes les lumières sont restées allumées jusqu'à tard dans la nuit et il y avait toutes ces voix... Mais ce sont surtout les enfants

Mère - 20:21
Les enfants ?

Voisine - 20:22
Oui, je ne sais pas ce qui les faisait rire comme ça, mais je les entendais depuis ma chambre et je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit.

Mère - 20:29
Je suis navrée, oui, je vais passer le message.

Voisine - 20:33
Nous nous sommes tous regardés, perdus et un peu sonnés. Puis nous sommes partis rapidement. Nous n'avions pas pensé à une manifestation surnaturelle après le coup de fil. Nous avions surtout craint que la maison n'ait été squattée. A notre arrivée, tout était calme, exactement comme nous l'avions laissé avant de nous en aller. Les portes et les fenêtres étaient fermées, sécurisées. Aucune trace d'effraction, de présence, ni même qu'une fête ait pu avoir lieu la veille. Toutes les lumières étaient éteintes. Maman est alors montée à l'étage et a dit d'un ton ferme en parlant au vide :

Mère - 21:08
Pouvez vous faire un peu moins de bruit, s'il-vous-plaît ? La voisine entend tout ce qui se passe et elle n'arrive pas à dormir.

Voisine - 21:16
Personne n'a commenté et nous sommes simplement sortis en refermant bien la porte derrière nous. Six mois après, la maison était sur le point d'être vendue. Nous y sommes retournés, ma mère et moi. La sensation de lourdeur que j'avais quand j'entrais dans la demeure est devenue aussi pesante qu'une pierre m'empêchant presque de respirer. Maman est montée à l'étage pour aller chercher les dernières affaires de mon grand-père. Sa lampe de chevet était allumée à côté du lit, là où il avait passé tellement de temps à peupler ses longues nuits d'insomnie à pleurer sa femme, à lire, à écrire. Maman l'a éteinte sans un mot et a mis dans un carton les quelques objets qu'elle voulait récupérer et est redescendue. Dans la voiture, je lui ai parlé de cette sensation étrange que j'avais éprouvée.

Fille - 22:08
Tu sais, maman, j'ai ressenti quelque chose d'étrange quand je suis entrée dans la maison de Bon-papa, comme si un poids énorme m'était tombé sur les épaules.

Mère - 22:17
C'est l'appel des maisons abandonnées que tu ressens. Une maison n'est pas faite pour rester vide. Quand elle le reste trop longtemps, elle devient avide de présence et d'énergie.

Fille - 22:27
Je ne sais pas comment Bon-papa faisait pour vivre dans cette maison ! J'ai l'impression qu'elle a toujours abrité beaucoup plus de monde que notre simple famille.

Mère - 22:36
Je lui ai posé cette question. C'est la première fois que j'ai osé évoquer avec lui le fait que la maison soit habitée. Je lui ai dit : "Papa, tu n'as pas peur de vivre tout seul dans cette grande maison avec toutes ces présences ? "

Fille - 22:49
Vraiment ? Et qu'est ce qu'il a répondu ?

Mère - 22:51
Il a ri et m'a dit :

Grand-père - 22:54
Oh, ce sont de vieux amis ! Nous sommes habitués à vivre ensemble depuis toutes ces années.

Voisine - 23:06
Peu de temps après, nous avons vendu la demeure de mon grand père et je n'y suis malheureusement jamais retournée. 

Juliette Dargand - 23:24
Chanson-reprise : Hope there's someone - Anthony & The Johnsons

Juliette Dargand - 28:56
Merci d'avoir écouté cette nouvelle rencontre surnaturelle. La prochaine fois, je vous emmène en Louisiane sur fond de malédiction vaudou. A très vite !

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Rencontres Surnaturelles
A podcast by studiosdumanoir
Des histoires qui font peur... mais pas trop !
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