JAZZ CLUB
EMISSION AUTOUR D'UN CONCERT DE JAZZ
Après avoir terminé en 1985 ses études de musique à l’University of North Texas (Denton, TX) avec le pédagogue Don Jake Jacoby (tp,lead, 1920-1992) pour mentor, puis sauté en 1987 dans le grand bain des jams sessions new-yorkaises et de Broadway, Jim Rotondi (tp, p,comp,arr,lead) passe par l’école de la perfection old school avec Lionel Hampton (par intermittence 1989-1999 ), Ray Charles (1991-1992), Steve Nelson (vib), Joe Chambers (vib,dm,perc), Harold Mabern, John Hicks, Mulgrew Miller, Toshiko Akiyoshi, Bill Coleman, Bill Mobley (tp), Charles Earland (ts,org), George Coleman, Bob Mintzer (ts), Lou Donaldson, Jesse Davis, Charles McPherson, Bobby Watson (as), Curtis Fuller (tb), Ray Drummond (b), pour n’en citer que quelques-uns.(1)
En parallèle, dès 1993, il fait partie d’un groupe de six coleaders, des jazzmen recherchés: Steve Davis (tb, 1967), Eric Alexander (ts, 1968), David Hazeltine (p, 1958), Peter Washington (b, 1964) et John Webber (b, 1965), Joe Farnsworth (dm, 1968), une formation nommée One For All en mémoire du morceau et de l’album éponyme d’Art Blakey, car Steve Davis avait fait partie des derniers Messengers; mais leur projet de matière sonore et rythmique diffère de la conception jazzique de l’illustre batteur. One For All (Un pour tous), le début de la devise des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, souligne leur cohésion sans faille. Ils feront ensemble 18 albums, un de plus que la discographie en leader de Jim (qui compte aussi trois disques en coleader); côté sideman, Jim a aussi toujours eu la curiosité d’accompagner d’autres musiciens au cours de soixante-trois sessions d’enregistrement (cf. discographie). Il est décédé à l’hôpital de Clermont-Ferrand le 8 juillet 2024, entouré de ses proches, à la suite d'une crise cardiaque à son domicile au Crest, Puy-de-Dôme.
«La première fois que je suis allé à New York, cela m’a ouvert les yeux. Je pensais alors
me débrouiller à la trompette. Et j’ai été renversé par le nombre de musiciens dont
je n’avais jamais entendu parlé qui pouvaient tout jouer, dans toutes les clés,
dans les tous tempos. Mes cinq premières années passées à New York furent
mes années de Master. C’est là que j’ai terminé mes études. J’ai trouvé à New York
ce que j’ignorais. Ce que je pensais savoir je l’ignorais.»
(Jazz Hot n°663, printemps 2013)
Jim Rotondi
8 juillet 2024
28 août 1962, Butte, Montana, USA - 8 juillet 2024, Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme
© Jazz Hot 2024
Jim Rotondi, Bambino Cafe, Sanremo, Italie, février 2024 © Umberto Germinale-Phocus
Jim ROTONDI
Blues for Brother Jim*
Après avoir terminé en 1985 ses études de musique à l’University of North Texas (Denton, TX) avec le pédagogue Don Jake Jacoby (tp,lead, 1920-1992) pour mentor, puis sauté en 1987 dans le grand bain des jams sessions new-yorkaises et de Broadway, Jim Rotondi (tp, p,comp,arr,lead) passe par l’école de la perfection old school avec Lionel Hampton (par intermittence 1989-1999 ), Ray Charles (1991-1992), Steve Nelson (vib), Joe Chambers (vib,dm,perc), Harold Mabern, John Hicks, Mulgrew Miller, Toshiko Akiyoshi, Bill Coleman, Bill Mobley (tp), Charles Earland (ts,org), George Coleman, Bob Mintzer (ts), Lou Donaldson, Jesse Davis, Charles McPherson, Bobby Watson (as), Curtis Fuller (tb), Ray Drummond (b), pour n’en citer que quelques-uns.(1)
En parallèle, dès 1993, il fait partie d’un groupe de six coleaders, des jazzmen recherchés: Steve Davis (tb, 1967), Eric Alexander (ts, 1968), David Hazeltine (p, 1958), Peter Washington (b, 1964) et John Webber (b, 1965), Joe Farnsworth (dm, 1968), une formation nommée One For All en mémoire du morceau et de l’album éponyme d’Art Blakey, car Steve Davis avait fait partie des derniers Messengers; mais leur projet de matière sonore et rythmique diffère de la conception jazzique de l’illustre batteur. One For All (Un pour tous), le début de la devise des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, souligne leur cohésion sans faille. Ils feront ensemble 18 albums, un de plus que la discographie en leader de Jim (qui compte aussi trois disques en coleader); côté sideman, Jim a aussi toujours eu la curiosité d’accompagner d’autres musiciens au cours de soixante-trois sessions d’enregistrement (cf. discographie). Il est décédé à l’hôpital de Clermont-Ferrand le 8 juillet 2024, entouré de ses proches, à la suite d'une crise cardiaque à son domicile au Crest, Puy-de-Dôme.
«La première fois que je suis allé à New York, cela m’a ouvert les yeux. Je pensais alors
me débrouiller à la trompette. Et j’ai été renversé par le nombre de musiciens dont
je n’avais jamais entendu parlé qui pouvaient tout jouer, dans toutes les clés,
dans les tous tempos. Mes cinq premières années passées à New York furent
mes années de Master. C’est là que j’ai terminé mes études. J’ai trouvé à New York
ce que j’ignorais. Ce que je pensais savoir je l’ignorais.»
(Jazz Hot n°663, printemps 2013)
Né le 28 août 1962 à Butte, MT, James Robert Rotondi est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants qui font tous du piano car leur mère est aussi leur professeur! Jim s’y met donc à 8 ans, et l’instrument deviendra un précieux atout pour le trompettiste, tant en composition qu’en enseignement. En matière de jazz, à l’adolescence où il commence la trompette, c’est surtout le son de Clifford Brown qui l’inspire. La radio l’informe et lui forme l’oreille car les LPs circulent moins et coûtent plus chers que les CDs qui arriveront une grosse décennie plus tard. Ce n’est qu’en deuxième année d’université en Oregon que son projet d’être trompettiste prend forme, il a 19 ans. Il part à à North Texas University, où en même temps que l’apprentissage d’une technique rigoureuse avec Don Jake Jacoby, il transcrit Clifford Brown, Freddie Hubbard, Booker Little, Lee Morgan, Kenny Dorham. En 1984, il sort premier du Concours de trompette de jazz de l'International Trumpet Guild. En mai 1985, il grave son premier (et dernier!) LP de fin d’études, University of North Texas-Lab '85: One O'clock Lab Band sur lequel joue aussi James Farnsworth (bar) –le frère de Joe– avec lequel il allait à l’école au Texas.
Pour financer son installation à New York, Jim part jouer un an en croisière en Floride. A son arrivée à Big Apple en 1987, la concurrence est rude, et Jim va devoir travailler encore plus dur pour mémoriser ce que les autres savent déjà, notamment un pot commun de standards très nombreux. Il enchaîne le spectacle Beehive de Broadway donné au Village Gate, puis en tournée, et le Artie Shaw Orchestra. Il commence à faire des remplacements chez Lionel Hampton chez qui il prendra le pupitre de Joe Magnarelli parti en 1989. Un lien admiratif et chaleureux le lie au vibraphoniste; en 1999, Jim est au rendez-vous de ses 90 ans avec l’album Lionel Hampton, 90th Birthday Celebration, avec d’excellents jazzmen dont le magnifique Jimmy Woode (b).
Fin 1990, Jim envoie une cassette à Ray Charles qui l’engage pour une tournée d’un an et demi où le leader lui fait comprendre sans détours de ne pas reproduire le son des autres, une leçon très directe mais salutaire. En remerciement posthume, Jim lui dédiera un album-titre, Blues for Brother Ray. Ayant quasiment terminé son engagement avec The Genius, Jim grave son premier CD en sideman pour Eric Alexander Featuring Harold Mabern, Straight Up, fin août 1992 à Chicago, IL, pour Delmark.
En parallèle de toutes ces aventures et rencontres, la fine équipe avec John Webber, Joe Farnsworth, Harold Mabern, Eric Alexander se reconstitue. Eric et Joe ont étudié avec Harold Mabern à William Paterson University (Wayne, NJ); ils font leurs jams chez Augie’s qui deviendra le Smoke en 1999, et où George Coleman et Harold Mabern officient régulièrement. En 1996, après quatre albums en sideman pour George Coleman (Danger High Voltage, mars), le trombone Ray Appleton (Killer Ray Rides Again, avril), Bill Mobley (Live at Small's, Vol. 1 & 2, septembre), Steve Davis (tb, Dig Deep, 18 décembre), Jim est prêt pour son premier disque en leader: Introducing Jim Rotondi, qui est gravé le 22 décembre 1996, avec Eric Alexander (ts), Larry Goldings (p,org), Dwayne Burno (b) et Billy Drummond (dm) pour Criss Cross, le label de Gerry Teekens, un chercheur de nouveaux talents; le deuxième titre est «Voodoo», dans le jazz, les spirits sont toujours importants! De 1996 à 2009, Jim produit 13 albums en leader, puis ses 4 derniers s’étalent entre 2012 et 2023.
One For All qui avait commencé comme une jam informelle devient une formation de coleaders composée, en plus de lui-même, de Steve Davis (tb), Eric Alexander (ts), David Hazeltine (p), les bassistes Peter Washington de 1997 à 1999 et en 2001-2002, Ray Drummond en 2000 et 2003, David Williams en 2005, John Webber de 2005 à 2022 et Joe Farnsworth (dm). Cet ensemble a produit 18 albums en vingt-six ans, une longévité qui s’explique par le lien amical ancien entre ses participants et l’intérêt de composer de la musique entre musiciens qui se connaissent bien.
Au tournant du siècle, Jim Rotondi et David Hazeltine montent l’Electric Band Full House et enregistrent au printemps 2002 Champagne Taste avec Greg Skaff (g), Barak Mori (b), Joe Strasser (dm). Jim Rotondi avait également un quintet régulier avec le vibraphoniste Joe Locke.
Cette même année, Jim avait rencontré Julie Van Parys, historienne, et vivait depuis entre la France, au Crest à 15 km de Clermont-Ferrand, enchaînant les concerts, festivals et enregistrements en Europe et aux Etats-Unis mais aussi sur place avec le ténor Michael Chéret (cf. discographie). De même, après avoir enseigné à New York (Purchase University, NY), à Rutgers, NJ, à Emory University (Atlanta), au Stanford Jazz Workshop de Palo Alto, CA, il était devenu en 2010 professeur à l’University of Music and Performing Arts de Graz, en Autriche. Il pouvait aussi parfois faire une master class à l’Ecole municipale de musique de Chamalières dans le Puy-de-Dôme, car l’enseignement était un héritage maternel profond. Autant dire que le temps passait très vite jusqu’à l’arrêt total mondial de l’activité entre 2020 et 2022, une rupture brutale du lien humain qui semble avoir ébranlé la société et causer des crises cardiaques en série depuis la reprise des activités, et notamment dans le jazz, une activité live en collectif qui ne s’interrompt pas brutalement sans conséquence. On le retrouve ce soir au Club Smalls de New York en quintet en octobre 2009 avec Eric Alexander au sax ténor, David Hazeltine au piano, John Webber à la contrebasse et Joe Farnsworth à la batterie.
Après avoir terminé en 1985 ses études de musique à l’University of North Texas (Denton, TX) avec le pédagogue Don Jake Jacoby (tp,lead, 1920-1992) pour mentor, puis sauté en 1987 dans le grand bain des jams sessions new-yorkaises et de Broadway, Jim Rotondi (tp, p,comp,arr,lead) passe par l’école de la perfection old school avec Lionel Hampton (par intermittence 1989-1999 ), Ray Charles (1991-1992), Steve Nelson (vib), Joe Chambers (vib,dm,perc), Harold Mabern, John Hicks, Mulgrew Miller, Toshiko Akiyoshi, Bill Coleman, Bill Mobley (tp), Charles Earland (ts,org), George Coleman, Bob Mintzer (ts), Lou Donaldson, Jesse Davis, Charles McPherson, Bobby Watson (as), Curtis Fuller (tb), Ray Drummond (b), pour n’en citer que quelques-uns.(1)
En parallèle, dès 1993, il fait partie d’un groupe de six coleaders, des jazzmen recherchés: Steve Davis (tb, 1967), Eric Alexander (ts, 1968), David Hazeltine (p, 1958), Peter Washington (b, 1964) et John Webber (b, 1965), Joe Farnsworth (dm, 1968), une formation nommée One For All en mémoire du morceau et de l’album éponyme d’Art Blakey, car Steve Davis avait fait partie des derniers Messengers; mais leur projet de matière sonore et rythmique diffère de la conception jazzique de l’illustre batteur. One For All (Un pour tous), le début de la devise des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, souligne leur cohésion sans faille. Ils feront ensemble 18 albums, un de plus que la discographie en leader de Jim (qui compte aussi trois disques en coleader); côté sideman, Jim a aussi toujours eu la curiosité d’accompagner d’autres musiciens au cours de soixante-trois sessions d’enregistrement (cf. discographie). Il est décédé à l’hôpital de Clermont-Ferrand le 8 juillet 2024, entouré de ses proches, à la suite d'une crise cardiaque à son domicile au Crest, Puy-de-Dôme.
«La première fois que je suis allé à New York, cela m’a ouvert les yeux. Je pensais alors
me débrouiller à la trompette. Et j’ai été renversé par le nombre de musiciens dont
je n’avais jamais entendu parlé qui pouvaient tout jouer, dans toutes les clés,
dans les tous tempos. Mes cinq premières années passées à New York furent
mes années de Master. C’est là que j’ai terminé mes études. J’ai trouvé à New York
ce que j’ignorais. Ce que je pensais savoir je l’ignorais.»
(Jazz Hot n°663, printemps 2013)
Jim Rotondi
8 juillet 2024
28 août 1962, Butte, Montana, USA - 8 juillet 2024, Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme
© Jazz Hot 2024
Jim Rotondi, Bambino Cafe, Sanremo, Italie, février 2024 © Umberto Germinale-Phocus
Jim ROTONDI
Blues for Brother Jim*
Après avoir terminé en 1985 ses études de musique à l’University of North Texas (Denton, TX) avec le pédagogue Don Jake Jacoby (tp,lead, 1920-1992) pour mentor, puis sauté en 1987 dans le grand bain des jams sessions new-yorkaises et de Broadway, Jim Rotondi (tp, p,comp,arr,lead) passe par l’école de la perfection old school avec Lionel Hampton (par intermittence 1989-1999 ), Ray Charles (1991-1992), Steve Nelson (vib), Joe Chambers (vib,dm,perc), Harold Mabern, John Hicks, Mulgrew Miller, Toshiko Akiyoshi, Bill Coleman, Bill Mobley (tp), Charles Earland (ts,org), George Coleman, Bob Mintzer (ts), Lou Donaldson, Jesse Davis, Charles McPherson, Bobby Watson (as), Curtis Fuller (tb), Ray Drummond (b), pour n’en citer que quelques-uns.(1)
En parallèle, dès 1993, il fait partie d’un groupe de six coleaders, des jazzmen recherchés: Steve Davis (tb, 1967), Eric Alexander (ts, 1968), David Hazeltine (p, 1958), Peter Washington (b, 1964) et John Webber (b, 1965), Joe Farnsworth (dm, 1968), une formation nommée One For All en mémoire du morceau et de l’album éponyme d’Art Blakey, car Steve Davis avait fait partie des derniers Messengers; mais leur projet de matière sonore et rythmique diffère de la conception jazzique de l’illustre batteur. One For All (Un pour tous), le début de la devise des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, souligne leur cohésion sans faille. Ils feront ensemble 18 albums, un de plus que la discographie en leader de Jim (qui compte aussi trois disques en coleader); côté sideman, Jim a aussi toujours eu la curiosité d’accompagner d’autres musiciens au cours de soixante-trois sessions d’enregistrement (cf. discographie). Il est décédé à l’hôpital de Clermont-Ferrand le 8 juillet 2024, entouré de ses proches, à la suite d'une crise cardiaque à son domicile au Crest, Puy-de-Dôme.
«La première fois que je suis allé à New York, cela m’a ouvert les yeux. Je pensais alors
me débrouiller à la trompette. Et j’ai été renversé par le nombre de musiciens dont
je n’avais jamais entendu parlé qui pouvaient tout jouer, dans toutes les clés,
dans les tous tempos. Mes cinq premières années passées à New York furent
mes années de Master. C’est là que j’ai terminé mes études. J’ai trouvé à New York
ce que j’ignorais. Ce que je pensais savoir je l’ignorais.»
(Jazz Hot n°663, printemps 2013)
Né le 28 août 1962 à Butte, MT, James Robert Rotondi est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants qui font tous du piano car leur mère est aussi leur professeur! Jim s’y met donc à 8 ans, et l’instrument deviendra un précieux atout pour le trompettiste, tant en composition qu’en enseignement. En matière de jazz, à l’adolescence où il commence la trompette, c’est surtout le son de Clifford Brown qui l’inspire. La radio l’informe et lui forme l’oreille car les LPs circulent moins et coûtent plus chers que les CDs qui arriveront une grosse décennie plus tard. Ce n’est qu’en deuxième année d’université en Oregon que son projet d’être trompettiste prend forme, il a 19 ans. Il part à à North Texas University, où en même temps que l’apprentissage d’une technique rigoureuse avec Don Jake Jacoby, il transcrit Clifford Brown, Freddie Hubbard, Booker Little, Lee Morgan, Kenny Dorham. En 1984, il sort premier du Concours de trompette de jazz de l'International Trumpet Guild. En mai 1985, il grave son premier (et dernier!) LP de fin d’études, University of North Texas-Lab '85: One O'clock Lab Band sur lequel joue aussi James Farnsworth (bar) –le frère de Joe– avec lequel il allait à l’école au Texas.
Pour financer son installation à New York, Jim part jouer un an en croisière en Floride. A son arrivée à Big Apple en 1987, la concurrence est rude, et Jim va devoir travailler encore plus dur pour mémoriser ce que les autres savent déjà, notamment un pot commun de standards très nombreux. Il enchaîne le spectacle Beehive de Broadway donné au Village Gate, puis en tournée, et le Artie Shaw Orchestra. Il commence à faire des remplacements chez Lionel Hampton chez qui il prendra le pupitre de Joe Magnarelli parti en 1989. Un lien admiratif et chaleureux le lie au vibraphoniste; en 1999, Jim est au rendez-vous de ses 90 ans avec l’album Lionel Hampton, 90th Birthday Celebration, avec d’excellents jazzmen dont le magnifique Jimmy Woode (b).
Fin 1990, Jim envoie une cassette à Ray Charles qui l’engage pour une tournée d’un an et demi où le leader lui fait comprendre sans détours de ne pas reproduire le son des autres, une leçon très directe mais salutaire. En remerciement posthume, Jim lui dédiera un album-titre, Blues for Brother Ray. Ayant quasiment terminé son engagement avec The Genius, Jim grave son premier CD en sideman pour Eric Alexander Featuring Harold Mabern, Straight Up, fin août 1992 à Chicago, IL, pour Delmark.
En parallèle de toutes ces aventures et rencontres, la fine équipe avec John Webber, Joe Farnsworth, Harold Mabern, Eric Alexander se reconstitue. Eric et Joe ont étudié avec Harold Mabern à William Paterson University (Wayne, NJ); ils font leurs jams chez Augie’s qui deviendra le Smoke en 1999, et où George Coleman et Harold Mabern officient régulièrement. En 1996, après quatre albums en sideman pour George Coleman (Danger High Voltage, mars), le trombone Ray Appleton (Killer Ray Rides Again, avril), Bill Mobley (Live at Small's, Vol. 1 & 2, septembre), Steve Davis (tb, Dig Deep, 18 décembre), Jim est prêt pour son premier disque en leader: Introducing Jim Rotondi, qui est gravé le 22 décembre 1996, avec Eric Alexander (ts), Larry Goldings (p,org), Dwayne Burno (b) et Billy Drummond (dm) pour Criss Cross, le label de Gerry Teekens, un chercheur de nouveaux talents; le deuxième titre est «Voodoo», dans le jazz, les spirits sont toujours importants! De 1996 à 2009, Jim produit 13 albums en leader, puis ses 4 derniers s’étalent entre 2012 et 2023.
One For All qui avait commencé comme une jam informelle devient une formation de coleaders composée, en plus de lui-même, de Steve Davis (tb), Eric Alexander (ts), David Hazeltine (p), les bassistes Peter Washington de 1997 à 1999 et en 2001-2002, Ray Drummond en 2000 et 2003, David Williams en 2005, John Webber de 2005 à 2022 et Joe Farnsworth (dm). Cet ensemble a produit 18 albums en vingt-six ans, une longévité qui s’explique par le lien amical ancien entre ses participants et l’intérêt de composer de la musique entre musiciens qui se connaissent bien.
Au tournant du siècle, Jim Rotondi et David Hazeltine montent l’Electric Band Full House et enregistrent au printemps 2002 Champagne Taste avec Greg Skaff (g), Barak Mori (b), Joe Strasser (dm). Jim Rotondi avait également un quintet régulier avec le vibraphoniste Joe Locke.
Cette même année, Jim avait rencontré Julie Van Parys, historienne, et vivait depuis entre la France, au Crest à 15 km de Clermont-Ferrand, enchaînant les concerts, festivals et enregistrements en Europe et aux Etats-Unis mais aussi sur place avec le ténor Michael Chéret (cf. discographie). De même, après avoir enseigné à New York (Purchase University, NY), à Rutgers, NJ, à Emory University (Atlanta), au Stanford Jazz Workshop de Palo Alto, CA, il était devenu en 2010 professeur à l’University of Music and Performing Arts de Graz, en Autriche. Il pouvait aussi parfois faire une master class à l’Ecole municipale de musique de Chamalières dans le Puy-de-Dôme, car l’enseignement était un héritage maternel profond. Autant dire que le temps passait très vite jusqu’à l’arrêt total mondial de l’activité entre 2020 et 2022, une rupture brutale du lien humain qui semble avoir ébranlé la société et causer des crises cardiaques en série depuis la reprise des activités, et notamment dans le jazz, une activité live en collectif qui ne s’interrompt pas brutalement sans conséquence. On le retrouve ce soir au Club Smalls de New York en quintet en octobre 2009 avec Eric Alexander au sax ténor, David Hazeltine au piano, John Webber à la contrebasse et Joe Farnsworth à la batterie.
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