Kotimi, autrice-illustratrice / La fête du cinéma d'animation / Le festival Numok

Les liens

Site de Kotimi : https://kotimi.wordpress.com/

Festival Numok : https://bibliotheques.paris.fr/numok/

Fête du cinéma d'animation : http://www.fete-cinema-animation.fr/

Un éléphant dans les pages

Un éléphant dans les pages, c’est notre chronique autour des livres pour enfants, dans lesquels un éléphant s’est glissé quelque part, dans un coin de l’image ou au détour d’une phrase, ou bien prenant majestueusement la pose. Et comme ils sont nombreux, nous choisissons ceux qui nous ont particulièrement plu.

Nuit étoilée, de Jimmy Liao, traduit du chinois par Chun-Liang Yeh, éditions Hong Fei, août 2020, 140 p., 20 €, à partir de 10/11 ans.

La jeune narratrice évoque son entourage familial où le silence s’est installé depuis longtemps, l’absence d’amis proches, la mort du grand-père bien aimé... jusqu’au jour, ou plutôt une nuit, où elle va rencontrer un garçon qui semble tout aussi solitaire qu’elle. Commence alors une solide amitié. Et une nuit, ensemble, ils quittent la ville. Dans ce superbe album, l’auteur-illustrateur excelle à rendre le mal-être adolescent, tout en finesse et suggestions.
On retrouve ici la poésie et la simplicité de l’écriture de Jimmy Liao, un rien énigmatique, dans un texte qui s’égrène à raison d’une phrase ou deux au fil des 140 pages, laissant ainsi toute la place à l’illustration. Une illustration étonnante, par ses nombreuses références à la peinture, en particulier surréaliste, mais aussi par sa variété de cadrages et de points de vue qui suivent au plus près les sentiments de la jeune narratrice. Du grand art ! Quant à l’éléphant il apparait dès la première page, un éléphant jouet, cadeau du grand-père à la jeune narratrice, lequel, le grand-père, tient une place centrale dans sa vie.

Animaux sans queue ni tête, de Camille de Cussac, Seuil jeunesse, juin 2020 – 144 p. – A partir de 3 ans – 12,50 €

Cet imagier légèrement impertinent fait défiler une flopée d’animaux, connus et moins connus, dans des mises en scène et mises en pages savoureuses, incongrues ou loufoques. Elle joue avec les associations, certaines attendues (Poisson et Chat, Chameau et Dromadaire), d’autres beaucoup moins mais si évidentes (Girafe et Autruche, Poule et Renard) ou évocatrices (Thon et Morue, Poule et Poulet - cuit), elle joue avec l’espace de la page (il faut bien une double page pour n’apercevoir un petit bout de la baleine bleue, pour permettre au paon de déployer sa queue, ou dessiner toutes les races de vaches) ou encore avec les sonorités (Autruche et Perruche)... Le coup de crayon et surtout la joyeuse palette de couleurs de Camille de Cussac dressent un bestiaire plutôt inventif ! L’éléphant, on l’aperçoit à quelques pages de la fin, s’étalant sur la double page en pelage violet, mais bien sûr sans queue ni tête.

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