L'agriculture comme je ne la connaissais pas

Cet épisode m'a rappelé des souvenirs. Mon beau-père, décédé à 80 ans au début des années 90, était agriculteur en Flandres. Il possédait une exploitation de 40 ha grâce à laquelle il a envoyé 6 de ses 7 enfants aux études supérieures (5 sur 6 à l'univ)!. Le septième a repris la ferme et a changé de métier: il a une entreprise florissante d'aménagement de jardins et de grands espaces extérieurs. Ce beau-père, qui  n'avait fait que des primaires et dont j'admirais la clairvoyance, avait deux principes : diversifier ses cultures pour maitriser les risques, et résister aux sirènes du Boerenbond qui voulait le convertir à l'élevage porcin. J'ai retrouvé ces principes dans l'interview. 

Oui, l'agriculture est entièrement "inféodée" à l'industrie et à la publicité pour générer ses revenus et il me semble que l'on pourrait appliquer une approche "thermodynamique" (=systémiste) pour détecter les pertes de rendement dans ces chaines de production devenues incroyablement complexes. L'équilibre d'un système est toujours une affaire de compromis (second principe 😉) parce qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Mais que fait-on des coquilles?

Il faut développer une solidarité à travers l'espace et le temps, à travers l'espace avec les producteurs contemporains européens et africains, et à travers le temps avec les générations futures.

Le seul petit bémol est que l'interview est resté dans le strict cadre wallon. Le désastre de l'azote émis par les élevages porcins en Flandre n'a été que très brièvement évoqué après 1h20. Or, aujourd'hui, les contre-mesures drastiques proposées par le gouvernement flamand déborde le strict cadre agricole et impacte aveuglement le secteur énergétique.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié cet épisode qui nous rapprochait de nos besoins de base et je vous remercie pour cette très intéressante analyse.