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Le bijou comme un bisou

le bijou comme un bisou # 25 les boucles de souliers

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05min |13/04/2020
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Description

Le vêtement est un marqueur social. La chaussure est pendant longtemps unisexe. Mais elle est signifiante. Les sandales des pharaons avaient des lanières en or. A Rome, seuls les citoyens portent des chaussures.

 

A partir de 1610 pour les messieurs comme pour les dames, le soulier est à talon. Comme le soulier masculin se voit on soigne l’attache, on met des rubans, on forme des boucles particulières, souples en accumulée « en petite oie » ou simple et large dite en « aile de moulin » qui doivent rester bien droite. La boucle de soulier apparait vers 1660. Avec ou sans ardillon, elle a pour fonction de faciliter la fermeture rapide des pattes de quartier sur l’empeigne.

  

Au début du XVIIIe à l’époque de Louis XIV, le roi Soleil avait bien défini la richesse dont il entendait que ses sujets soient parés pour être admis à la Cour. Il interdit les bottes sauf pour chevaucher. La confection de la chaussure devient un savoir faire. Les cordonniers sont réunis en corporations et Nicholas Lestage est Le cordonnier de Louis XIV.

 

Louis XIV lance les talons rouges pour les hommes. Les boucles finissent le soulier. A Versailles, elles sont une obligation : ceux qui n’en ont pas, s’en font prêter par leur parenté ou leurs amis. Ce sont de véritables joyaux qui s’offrent en coffret. Elles sont en argent ou en or. Celles en acier plaisent aussi, elles viennent d’Angleterre et à partir de 1760 elles sont au même prix qu’en métal précieux. Pour la soirée, les bals et autres cérémonies elles comportent des pierres précieuses et des diamants.

Quand on est en deuil, les boucles le sont aussi. Elles ne peuvent être brillantes. On ôte les pierreries, L’argent est noir, et l’or bronzé.

Dans les coffrets, il y a quelque fois 4 boucles. 2 sont pour les souliers, et les 2 autres, assorties, servent à serrer la culotte aux genoux. Mais on peut aussi assortir ses boucles
de souliers avec ses boutons. 

 

A ce moment un joaillier alsacien, Georges-Frédéric Strass, invente une copie de diamant que tout le monde appellera le Strass. Le succès de ces faux est tel qu’il entraine la création d’une nouvelle corporation qu’on appellera les « joailliers-faustiers ». Et en 1734 Georges-Frédéric Strass est nommé joaillier du Roi. Alors les boucles de souliers se couvrent de strass.

 

A partir de 1775, c’est la mode de « boucles d’Artois » en hommage au comte d’Artois, qui est le plus jeune frère de Louis XVI, le futur Charles X et qui est un dandy on dit alors un « mirliflore ». Ces boucles d’Artois ont la particularité d’être très large, elles couvrent tout le cou-de-pied. Ce qui veut dire aussi qu’elles sont très inconfortables. D’une part elles peuvent blesser la cheville en marchant et d’autre part comme certaines frôlent le sol, les élégants marchent les jambes écartées.

De l’autre côté de la Manche, en 1780, George Auguste Frederick, prince de Galles, futur George IV dans un esprit de rivalité d’élégance, avec le comte d’Artois lance des boucles longues de 12 cm pour 3 cm de largeur qui font fureur dans le « beau monde » anglais. 

 

Malgré la modernité et l’engouement du strass, le diamant reste bien sûr la gemme de prédilection des plus aisés. En 1788, Louis XVI fait réaliser une paire de boucle de soulier comportant 80 diamants identiques, taillés en brillants, pesant chacun plus d’un carat. En euros cette paire de boucle de souliers aurait couté 400 000 euros. 

 

A la révolution la boucle de soulier est dénoncée comme « ornement superflu qui désigne un aristocrate, ou un égoïste au cœur de bronze ». Et en 1792, comme l’Etat réquisitionne tout le métal pour participer à l’effort de guerre, ceux qui envoient leur boucle de soulier dans un geste civique reçoivent en échange des boucles carrées, de fer ou de laiton, avec une inscription qui les félicite. 

 

La conséquence : les marchands de boucles n’existent plus. Les joailliers ne sont plus sollicités pour ce bijou aujourd’hui oublié sauf de la part d’irréductibles collectionneurs.

Description

Le vêtement est un marqueur social. La chaussure est pendant longtemps unisexe. Mais elle est signifiante. Les sandales des pharaons avaient des lanières en or. A Rome, seuls les citoyens portent des chaussures.

 

A partir de 1610 pour les messieurs comme pour les dames, le soulier est à talon. Comme le soulier masculin se voit on soigne l’attache, on met des rubans, on forme des boucles particulières, souples en accumulée « en petite oie » ou simple et large dite en « aile de moulin » qui doivent rester bien droite. La boucle de soulier apparait vers 1660. Avec ou sans ardillon, elle a pour fonction de faciliter la fermeture rapide des pattes de quartier sur l’empeigne.

  

Au début du XVIIIe à l’époque de Louis XIV, le roi Soleil avait bien défini la richesse dont il entendait que ses sujets soient parés pour être admis à la Cour. Il interdit les bottes sauf pour chevaucher. La confection de la chaussure devient un savoir faire. Les cordonniers sont réunis en corporations et Nicholas Lestage est Le cordonnier de Louis XIV.

 

Louis XIV lance les talons rouges pour les hommes. Les boucles finissent le soulier. A Versailles, elles sont une obligation : ceux qui n’en ont pas, s’en font prêter par leur parenté ou leurs amis. Ce sont de véritables joyaux qui s’offrent en coffret. Elles sont en argent ou en or. Celles en acier plaisent aussi, elles viennent d’Angleterre et à partir de 1760 elles sont au même prix qu’en métal précieux. Pour la soirée, les bals et autres cérémonies elles comportent des pierres précieuses et des diamants.

Quand on est en deuil, les boucles le sont aussi. Elles ne peuvent être brillantes. On ôte les pierreries, L’argent est noir, et l’or bronzé.

Dans les coffrets, il y a quelque fois 4 boucles. 2 sont pour les souliers, et les 2 autres, assorties, servent à serrer la culotte aux genoux. Mais on peut aussi assortir ses boucles
de souliers avec ses boutons. 

 

A ce moment un joaillier alsacien, Georges-Frédéric Strass, invente une copie de diamant que tout le monde appellera le Strass. Le succès de ces faux est tel qu’il entraine la création d’une nouvelle corporation qu’on appellera les « joailliers-faustiers ». Et en 1734 Georges-Frédéric Strass est nommé joaillier du Roi. Alors les boucles de souliers se couvrent de strass.

 

A partir de 1775, c’est la mode de « boucles d’Artois » en hommage au comte d’Artois, qui est le plus jeune frère de Louis XVI, le futur Charles X et qui est un dandy on dit alors un « mirliflore ». Ces boucles d’Artois ont la particularité d’être très large, elles couvrent tout le cou-de-pied. Ce qui veut dire aussi qu’elles sont très inconfortables. D’une part elles peuvent blesser la cheville en marchant et d’autre part comme certaines frôlent le sol, les élégants marchent les jambes écartées.

De l’autre côté de la Manche, en 1780, George Auguste Frederick, prince de Galles, futur George IV dans un esprit de rivalité d’élégance, avec le comte d’Artois lance des boucles longues de 12 cm pour 3 cm de largeur qui font fureur dans le « beau monde » anglais. 

 

Malgré la modernité et l’engouement du strass, le diamant reste bien sûr la gemme de prédilection des plus aisés. En 1788, Louis XVI fait réaliser une paire de boucle de soulier comportant 80 diamants identiques, taillés en brillants, pesant chacun plus d’un carat. En euros cette paire de boucle de souliers aurait couté 400 000 euros. 

 

A la révolution la boucle de soulier est dénoncée comme « ornement superflu qui désigne un aristocrate, ou un égoïste au cœur de bronze ». Et en 1792, comme l’Etat réquisitionne tout le métal pour participer à l’effort de guerre, ceux qui envoient leur boucle de soulier dans un geste civique reçoivent en échange des boucles carrées, de fer ou de laiton, avec une inscription qui les félicite. 

 

La conséquence : les marchands de boucles n’existent plus. Les joailliers ne sont plus sollicités pour ce bijou aujourd’hui oublié sauf de la part d’irréductibles collectionneurs.

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Le vêtement est un marqueur social. La chaussure est pendant longtemps unisexe. Mais elle est signifiante. Les sandales des pharaons avaient des lanières en or. A Rome, seuls les citoyens portent des chaussures.

 

A partir de 1610 pour les messieurs comme pour les dames, le soulier est à talon. Comme le soulier masculin se voit on soigne l’attache, on met des rubans, on forme des boucles particulières, souples en accumulée « en petite oie » ou simple et large dite en « aile de moulin » qui doivent rester bien droite. La boucle de soulier apparait vers 1660. Avec ou sans ardillon, elle a pour fonction de faciliter la fermeture rapide des pattes de quartier sur l’empeigne.

  

Au début du XVIIIe à l’époque de Louis XIV, le roi Soleil avait bien défini la richesse dont il entendait que ses sujets soient parés pour être admis à la Cour. Il interdit les bottes sauf pour chevaucher. La confection de la chaussure devient un savoir faire. Les cordonniers sont réunis en corporations et Nicholas Lestage est Le cordonnier de Louis XIV.

 

Louis XIV lance les talons rouges pour les hommes. Les boucles finissent le soulier. A Versailles, elles sont une obligation : ceux qui n’en ont pas, s’en font prêter par leur parenté ou leurs amis. Ce sont de véritables joyaux qui s’offrent en coffret. Elles sont en argent ou en or. Celles en acier plaisent aussi, elles viennent d’Angleterre et à partir de 1760 elles sont au même prix qu’en métal précieux. Pour la soirée, les bals et autres cérémonies elles comportent des pierres précieuses et des diamants.

Quand on est en deuil, les boucles le sont aussi. Elles ne peuvent être brillantes. On ôte les pierreries, L’argent est noir, et l’or bronzé.

Dans les coffrets, il y a quelque fois 4 boucles. 2 sont pour les souliers, et les 2 autres, assorties, servent à serrer la culotte aux genoux. Mais on peut aussi assortir ses boucles
de souliers avec ses boutons. 

 

A ce moment un joaillier alsacien, Georges-Frédéric Strass, invente une copie de diamant que tout le monde appellera le Strass. Le succès de ces faux est tel qu’il entraine la création d’une nouvelle corporation qu’on appellera les « joailliers-faustiers ». Et en 1734 Georges-Frédéric Strass est nommé joaillier du Roi. Alors les boucles de souliers se couvrent de strass.

 

A partir de 1775, c’est la mode de « boucles d’Artois » en hommage au comte d’Artois, qui est le plus jeune frère de Louis XVI, le futur Charles X et qui est un dandy on dit alors un « mirliflore ». Ces boucles d’Artois ont la particularité d’être très large, elles couvrent tout le cou-de-pied. Ce qui veut dire aussi qu’elles sont très inconfortables. D’une part elles peuvent blesser la cheville en marchant et d’autre part comme certaines frôlent le sol, les élégants marchent les jambes écartées.

De l’autre côté de la Manche, en 1780, George Auguste Frederick, prince de Galles, futur George IV dans un esprit de rivalité d’élégance, avec le comte d’Artois lance des boucles longues de 12 cm pour 3 cm de largeur qui font fureur dans le « beau monde » anglais. 

 

Malgré la modernité et l’engouement du strass, le diamant reste bien sûr la gemme de prédilection des plus aisés. En 1788, Louis XVI fait réaliser une paire de boucle de soulier comportant 80 diamants identiques, taillés en brillants, pesant chacun plus d’un carat. En euros cette paire de boucle de souliers aurait couté 400 000 euros. 

 

A la révolution la boucle de soulier est dénoncée comme « ornement superflu qui désigne un aristocrate, ou un égoïste au cœur de bronze ». Et en 1792, comme l’Etat réquisitionne tout le métal pour participer à l’effort de guerre, ceux qui envoient leur boucle de soulier dans un geste civique reçoivent en échange des boucles carrées, de fer ou de laiton, avec une inscription qui les félicite. 

 

La conséquence : les marchands de boucles n’existent plus. Les joailliers ne sont plus sollicités pour ce bijou aujourd’hui oublié sauf de la part d’irréductibles collectionneurs.

Description

Le vêtement est un marqueur social. La chaussure est pendant longtemps unisexe. Mais elle est signifiante. Les sandales des pharaons avaient des lanières en or. A Rome, seuls les citoyens portent des chaussures.

 

A partir de 1610 pour les messieurs comme pour les dames, le soulier est à talon. Comme le soulier masculin se voit on soigne l’attache, on met des rubans, on forme des boucles particulières, souples en accumulée « en petite oie » ou simple et large dite en « aile de moulin » qui doivent rester bien droite. La boucle de soulier apparait vers 1660. Avec ou sans ardillon, elle a pour fonction de faciliter la fermeture rapide des pattes de quartier sur l’empeigne.

  

Au début du XVIIIe à l’époque de Louis XIV, le roi Soleil avait bien défini la richesse dont il entendait que ses sujets soient parés pour être admis à la Cour. Il interdit les bottes sauf pour chevaucher. La confection de la chaussure devient un savoir faire. Les cordonniers sont réunis en corporations et Nicholas Lestage est Le cordonnier de Louis XIV.

 

Louis XIV lance les talons rouges pour les hommes. Les boucles finissent le soulier. A Versailles, elles sont une obligation : ceux qui n’en ont pas, s’en font prêter par leur parenté ou leurs amis. Ce sont de véritables joyaux qui s’offrent en coffret. Elles sont en argent ou en or. Celles en acier plaisent aussi, elles viennent d’Angleterre et à partir de 1760 elles sont au même prix qu’en métal précieux. Pour la soirée, les bals et autres cérémonies elles comportent des pierres précieuses et des diamants.

Quand on est en deuil, les boucles le sont aussi. Elles ne peuvent être brillantes. On ôte les pierreries, L’argent est noir, et l’or bronzé.

Dans les coffrets, il y a quelque fois 4 boucles. 2 sont pour les souliers, et les 2 autres, assorties, servent à serrer la culotte aux genoux. Mais on peut aussi assortir ses boucles
de souliers avec ses boutons. 

 

A ce moment un joaillier alsacien, Georges-Frédéric Strass, invente une copie de diamant que tout le monde appellera le Strass. Le succès de ces faux est tel qu’il entraine la création d’une nouvelle corporation qu’on appellera les « joailliers-faustiers ». Et en 1734 Georges-Frédéric Strass est nommé joaillier du Roi. Alors les boucles de souliers se couvrent de strass.

 

A partir de 1775, c’est la mode de « boucles d’Artois » en hommage au comte d’Artois, qui est le plus jeune frère de Louis XVI, le futur Charles X et qui est un dandy on dit alors un « mirliflore ». Ces boucles d’Artois ont la particularité d’être très large, elles couvrent tout le cou-de-pied. Ce qui veut dire aussi qu’elles sont très inconfortables. D’une part elles peuvent blesser la cheville en marchant et d’autre part comme certaines frôlent le sol, les élégants marchent les jambes écartées.

De l’autre côté de la Manche, en 1780, George Auguste Frederick, prince de Galles, futur George IV dans un esprit de rivalité d’élégance, avec le comte d’Artois lance des boucles longues de 12 cm pour 3 cm de largeur qui font fureur dans le « beau monde » anglais. 

 

Malgré la modernité et l’engouement du strass, le diamant reste bien sûr la gemme de prédilection des plus aisés. En 1788, Louis XVI fait réaliser une paire de boucle de soulier comportant 80 diamants identiques, taillés en brillants, pesant chacun plus d’un carat. En euros cette paire de boucle de souliers aurait couté 400 000 euros. 

 

A la révolution la boucle de soulier est dénoncée comme « ornement superflu qui désigne un aristocrate, ou un égoïste au cœur de bronze ». Et en 1792, comme l’Etat réquisitionne tout le métal pour participer à l’effort de guerre, ceux qui envoient leur boucle de soulier dans un geste civique reçoivent en échange des boucles carrées, de fer ou de laiton, avec une inscription qui les félicite. 

 

La conséquence : les marchands de boucles n’existent plus. Les joailliers ne sont plus sollicités pour ce bijou aujourd’hui oublié sauf de la part d’irréductibles collectionneurs.

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