Les catalyseurs—le Tinder de la transition énergétique?

Faute de temps, je n'ai pu écrire directement mes commentaires sur cet excellent podcast. Les voici donc.

J'ai découvert l'importance des catalyseurs dans les années 90, lorsque, ingénieur au département nucléaire de Tractebel, j'ai été en charge de l'installation (dimensionnement et projet) de recombineurs catalytiques dans les bâtiments "réacteur" des 7 centrales nucléaires pour prévenir les explosions d'hydrogène en cas de fusion du coeur (cfr. accident de Three Mile Island). Ces recombineurs sont constitués de boites rectangulaires ouvertes en-dessous et munies dans leur partie inférieure de plaques métalliques verticales recouvertes de platine et de palladium pour permettre l'amorçage de la recombinaison 2H2 + O2 => 2H2O dès que la température atteint une trentaine de degrés. La chaleur de la réaction engendre de la convection naturelle qui évacue la vapeur d'eau par des ouïes pratiquées dans la partie supérieure de la face avant. Purement passifs, ils ne nécessitent aucun raccordement électrique.

Par ailleurs, je partage entièrement votre avis sur le CCUS trop souvent présenté de manière tronquée. Le rendement  de la chaine électricité éolienne ou solaire/électrolyse/compression/Sabatier est certainement très faible. On pourrait comparer ce procédé au mariage d'un vieux monsieur avec une jeune et jolie fille dans l'espoir de faire de beaux enfants tout en taisant le prix énergétique (et exergétique) de la dot payée pour consommer cette union.

Enfin, la filière hydrogène est connue de longue date et n'est pas une nouveauté, n'en déplaise à ses prédicateurs. Lors d'un déménagement iconoclaste, j'ai récupéré dans un container une revue technique de 1977 contenant un article décrivant en une dizaine de pages tous  les procédés de production, de distribution et d'utilisation de ce gaz.

En conclusion, bravo pour ce nouveau regard croisé, en vous demandant de joindre ce commentaire aux autres relatifs à l'épisode 9. Merci d'avance.

Jean Snoeck