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Paul Verlaine -Poèmes Saturniens  - Art Poétique. Conteur : Yannick Debain cover
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A Voix Haute

Paul Verlaine -Poèmes Saturniens - Art Poétique. Conteur : Yannick Debain

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02min |12/02/2024|

3682

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Description

I- L'Art poétique, la synthèse d'une expérience
Regard portéà posteriori, l'Art poétique se singularise par une triple exigence, "de la musique avant toute chose", "et pour cela préfère l'impair" "car nous voulons la Nuance encor".
- Pourquoi la préférence de l'impair
C'est une caractéristique de la poésie Verlainienne déjà présente dès les Poèmes saturniens. On trouve des poèmes rythmés de cinq ou sept syllabes tantôt en isométrie, tantôt en hétérométrie (alternance de mètres pairs et impairs) comme dans chanson d'automne (4/3). Verlaine justifie

II- L'Art poétique, théorie et pratique
L'Art poétique ne se contente pas d'énoncer un certains nombre de préceptes mais il les met en musique et les illustre par le biais du rythme, des sonorités, du lexique et de la rime.
- Un poème didactique
Verlaine énumère un certain nombre derègles, " De la musique avant toute chose", " préfère l'impair ", " l'indécis au précis", " De la musique encore et toujours ".
- Une œuvre polémique
En dehors de la leçon de poésie, c'est un texte polémique à travers les strophes V, VI, VII qui attaque la poésie spirituelle du des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique du XIXe et la poésie parnassienne. Verlaine tourne en dérision les effusions lyriques d'un Lamartine ou d'un Musset et la poésie parnassienne à travers l'un de ses principaux représentants, Théophile Gautier. A la précision de la couleur d'un Gautier, Verlaine préfère le contraste, la demi-teinte. Verlaine estompe les formes et les couleurs, privilégiant le flou seul capable de susciter toutes sortes de confusions.
- Un exercice de style
. L'impair
Dans son poème, l'Art poétique Verlaine met en œuvre les principes qu'il énonce. Le poème se scande en 4/5, " de la musique avant toute chose " mais aussi en 3/6 , " ce ton vers soit la chose envolée ", en 2/4/3, "Plus vague et plus soluble que l'air " ou 1/3/5. C'est un équilibre instable qui s'apparente à un faux pas perpétuel
. La rime
Si Verlaine conserve la rime, il ne la place pas au dessus de tout. Si la rime est, pour lui, une parure nécessaire dont on ne peut se passer, on ne doit pas en abuser. Il affaiblit son effet d'écho trop répétitif par des assonances et des allitérations qui répartissent les échos phoniques à l'intérieur des vers, " Plus vague et plus soluble que l'air ", allitérations en l et pl, " Par un ciel d'automne attiédi, assonance en ie. La rime n'est plus qu'un des multiples éléments sonores dont il dispose pour traduire ses impressions.
. La méprise
L'art de la méprise consiste à créer une confusion dans le langage, de façon à mêler étroitement le dit et le non dit. Dans" la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor " la substitution defiance à unir fait basculer le vers dans un registre amoureux chargé de douceur.

III- Art poétique ou méprise ?
Tous ces conseils paraissent bien inapplicables car ils se réfèrent à un état d'âme particulier, celui de Verlaine. On aurait tort d'y voir une sorte de modèle prêt à l'emploi que Verlaine aurait systématiquement appliqué. Il ne s'agit en aucun cas d'un testament car il y eu au moins quatre à cinq Arts poétiques chez Verlaine, tantôt faisant sienne des théories parnassiennes ou celles plus proches de l'école romane.

Conclusion
L'Art poétique n'est pas un traité de poétique mais plutôt un bilan, un regard porté sur une esthétique en évolution constante. C'est un traité trop marqué par la personnalité de Verlaine, par son style pour être impassible et faire figure d'Art poétique. L'Art poétique est la poésie de l'éphémère à l'opposé de tout dogmatisme.

Description

I- L'Art poétique, la synthèse d'une expérience
Regard portéà posteriori, l'Art poétique se singularise par une triple exigence, "de la musique avant toute chose", "et pour cela préfère l'impair" "car nous voulons la Nuance encor".
- Pourquoi la préférence de l'impair
C'est une caractéristique de la poésie Verlainienne déjà présente dès les Poèmes saturniens. On trouve des poèmes rythmés de cinq ou sept syllabes tantôt en isométrie, tantôt en hétérométrie (alternance de mètres pairs et impairs) comme dans chanson d'automne (4/3). Verlaine justifie

II- L'Art poétique, théorie et pratique
L'Art poétique ne se contente pas d'énoncer un certains nombre de préceptes mais il les met en musique et les illustre par le biais du rythme, des sonorités, du lexique et de la rime.
- Un poème didactique
Verlaine énumère un certain nombre derègles, " De la musique avant toute chose", " préfère l'impair ", " l'indécis au précis", " De la musique encore et toujours ".
- Une œuvre polémique
En dehors de la leçon de poésie, c'est un texte polémique à travers les strophes V, VI, VII qui attaque la poésie spirituelle du des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique du XIXe et la poésie parnassienne. Verlaine tourne en dérision les effusions lyriques d'un Lamartine ou d'un Musset et la poésie parnassienne à travers l'un de ses principaux représentants, Théophile Gautier. A la précision de la couleur d'un Gautier, Verlaine préfère le contraste, la demi-teinte. Verlaine estompe les formes et les couleurs, privilégiant le flou seul capable de susciter toutes sortes de confusions.
- Un exercice de style
. L'impair
Dans son poème, l'Art poétique Verlaine met en œuvre les principes qu'il énonce. Le poème se scande en 4/5, " de la musique avant toute chose " mais aussi en 3/6 , " ce ton vers soit la chose envolée ", en 2/4/3, "Plus vague et plus soluble que l'air " ou 1/3/5. C'est un équilibre instable qui s'apparente à un faux pas perpétuel
. La rime
Si Verlaine conserve la rime, il ne la place pas au dessus de tout. Si la rime est, pour lui, une parure nécessaire dont on ne peut se passer, on ne doit pas en abuser. Il affaiblit son effet d'écho trop répétitif par des assonances et des allitérations qui répartissent les échos phoniques à l'intérieur des vers, " Plus vague et plus soluble que l'air ", allitérations en l et pl, " Par un ciel d'automne attiédi, assonance en ie. La rime n'est plus qu'un des multiples éléments sonores dont il dispose pour traduire ses impressions.
. La méprise
L'art de la méprise consiste à créer une confusion dans le langage, de façon à mêler étroitement le dit et le non dit. Dans" la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor " la substitution defiance à unir fait basculer le vers dans un registre amoureux chargé de douceur.

III- Art poétique ou méprise ?
Tous ces conseils paraissent bien inapplicables car ils se réfèrent à un état d'âme particulier, celui de Verlaine. On aurait tort d'y voir une sorte de modèle prêt à l'emploi que Verlaine aurait systématiquement appliqué. Il ne s'agit en aucun cas d'un testament car il y eu au moins quatre à cinq Arts poétiques chez Verlaine, tantôt faisant sienne des théories parnassiennes ou celles plus proches de l'école romane.

Conclusion
L'Art poétique n'est pas un traité de poétique mais plutôt un bilan, un regard porté sur une esthétique en évolution constante. C'est un traité trop marqué par la personnalité de Verlaine, par son style pour être impassible et faire figure d'Art poétique. L'Art poétique est la poésie de l'éphémère à l'opposé de tout dogmatisme.

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I- L'Art poétique, la synthèse d'une expérience
Regard portéà posteriori, l'Art poétique se singularise par une triple exigence, "de la musique avant toute chose", "et pour cela préfère l'impair" "car nous voulons la Nuance encor".
- Pourquoi la préférence de l'impair
C'est une caractéristique de la poésie Verlainienne déjà présente dès les Poèmes saturniens. On trouve des poèmes rythmés de cinq ou sept syllabes tantôt en isométrie, tantôt en hétérométrie (alternance de mètres pairs et impairs) comme dans chanson d'automne (4/3). Verlaine justifie

II- L'Art poétique, théorie et pratique
L'Art poétique ne se contente pas d'énoncer un certains nombre de préceptes mais il les met en musique et les illustre par le biais du rythme, des sonorités, du lexique et de la rime.
- Un poème didactique
Verlaine énumère un certain nombre derègles, " De la musique avant toute chose", " préfère l'impair ", " l'indécis au précis", " De la musique encore et toujours ".
- Une œuvre polémique
En dehors de la leçon de poésie, c'est un texte polémique à travers les strophes V, VI, VII qui attaque la poésie spirituelle du des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique du XIXe et la poésie parnassienne. Verlaine tourne en dérision les effusions lyriques d'un Lamartine ou d'un Musset et la poésie parnassienne à travers l'un de ses principaux représentants, Théophile Gautier. A la précision de la couleur d'un Gautier, Verlaine préfère le contraste, la demi-teinte. Verlaine estompe les formes et les couleurs, privilégiant le flou seul capable de susciter toutes sortes de confusions.
- Un exercice de style
. L'impair
Dans son poème, l'Art poétique Verlaine met en œuvre les principes qu'il énonce. Le poème se scande en 4/5, " de la musique avant toute chose " mais aussi en 3/6 , " ce ton vers soit la chose envolée ", en 2/4/3, "Plus vague et plus soluble que l'air " ou 1/3/5. C'est un équilibre instable qui s'apparente à un faux pas perpétuel
. La rime
Si Verlaine conserve la rime, il ne la place pas au dessus de tout. Si la rime est, pour lui, une parure nécessaire dont on ne peut se passer, on ne doit pas en abuser. Il affaiblit son effet d'écho trop répétitif par des assonances et des allitérations qui répartissent les échos phoniques à l'intérieur des vers, " Plus vague et plus soluble que l'air ", allitérations en l et pl, " Par un ciel d'automne attiédi, assonance en ie. La rime n'est plus qu'un des multiples éléments sonores dont il dispose pour traduire ses impressions.
. La méprise
L'art de la méprise consiste à créer une confusion dans le langage, de façon à mêler étroitement le dit et le non dit. Dans" la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor " la substitution defiance à unir fait basculer le vers dans un registre amoureux chargé de douceur.

III- Art poétique ou méprise ?
Tous ces conseils paraissent bien inapplicables car ils se réfèrent à un état d'âme particulier, celui de Verlaine. On aurait tort d'y voir une sorte de modèle prêt à l'emploi que Verlaine aurait systématiquement appliqué. Il ne s'agit en aucun cas d'un testament car il y eu au moins quatre à cinq Arts poétiques chez Verlaine, tantôt faisant sienne des théories parnassiennes ou celles plus proches de l'école romane.

Conclusion
L'Art poétique n'est pas un traité de poétique mais plutôt un bilan, un regard porté sur une esthétique en évolution constante. C'est un traité trop marqué par la personnalité de Verlaine, par son style pour être impassible et faire figure d'Art poétique. L'Art poétique est la poésie de l'éphémère à l'opposé de tout dogmatisme.

Description

I- L'Art poétique, la synthèse d'une expérience
Regard portéà posteriori, l'Art poétique se singularise par une triple exigence, "de la musique avant toute chose", "et pour cela préfère l'impair" "car nous voulons la Nuance encor".
- Pourquoi la préférence de l'impair
C'est une caractéristique de la poésie Verlainienne déjà présente dès les Poèmes saturniens. On trouve des poèmes rythmés de cinq ou sept syllabes tantôt en isométrie, tantôt en hétérométrie (alternance de mètres pairs et impairs) comme dans chanson d'automne (4/3). Verlaine justifie

II- L'Art poétique, théorie et pratique
L'Art poétique ne se contente pas d'énoncer un certains nombre de préceptes mais il les met en musique et les illustre par le biais du rythme, des sonorités, du lexique et de la rime.
- Un poème didactique
Verlaine énumère un certain nombre derègles, " De la musique avant toute chose", " préfère l'impair ", " l'indécis au précis", " De la musique encore et toujours ".
- Une œuvre polémique
En dehors de la leçon de poésie, c'est un texte polémique à travers les strophes V, VI, VII qui attaque la poésie spirituelle du des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique du XIXe et la poésie parnassienne. Verlaine tourne en dérision les effusions lyriques d'un Lamartine ou d'un Musset et la poésie parnassienne à travers l'un de ses principaux représentants, Théophile Gautier. A la précision de la couleur d'un Gautier, Verlaine préfère le contraste, la demi-teinte. Verlaine estompe les formes et les couleurs, privilégiant le flou seul capable de susciter toutes sortes de confusions.
- Un exercice de style
. L'impair
Dans son poème, l'Art poétique Verlaine met en œuvre les principes qu'il énonce. Le poème se scande en 4/5, " de la musique avant toute chose " mais aussi en 3/6 , " ce ton vers soit la chose envolée ", en 2/4/3, "Plus vague et plus soluble que l'air " ou 1/3/5. C'est un équilibre instable qui s'apparente à un faux pas perpétuel
. La rime
Si Verlaine conserve la rime, il ne la place pas au dessus de tout. Si la rime est, pour lui, une parure nécessaire dont on ne peut se passer, on ne doit pas en abuser. Il affaiblit son effet d'écho trop répétitif par des assonances et des allitérations qui répartissent les échos phoniques à l'intérieur des vers, " Plus vague et plus soluble que l'air ", allitérations en l et pl, " Par un ciel d'automne attiédi, assonance en ie. La rime n'est plus qu'un des multiples éléments sonores dont il dispose pour traduire ses impressions.
. La méprise
L'art de la méprise consiste à créer une confusion dans le langage, de façon à mêler étroitement le dit et le non dit. Dans" la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor " la substitution defiance à unir fait basculer le vers dans un registre amoureux chargé de douceur.

III- Art poétique ou méprise ?
Tous ces conseils paraissent bien inapplicables car ils se réfèrent à un état d'âme particulier, celui de Verlaine. On aurait tort d'y voir une sorte de modèle prêt à l'emploi que Verlaine aurait systématiquement appliqué. Il ne s'agit en aucun cas d'un testament car il y eu au moins quatre à cinq Arts poétiques chez Verlaine, tantôt faisant sienne des théories parnassiennes ou celles plus proches de l'école romane.

Conclusion
L'Art poétique n'est pas un traité de poétique mais plutôt un bilan, un regard porté sur une esthétique en évolution constante. C'est un traité trop marqué par la personnalité de Verlaine, par son style pour être impassible et faire figure d'Art poétique. L'Art poétique est la poésie de l'éphémère à l'opposé de tout dogmatisme.

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