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Quand votre chat à la larme à l'oeil

Les conjonctivites chez le chat sont très souvent infectieuses : comment les reconnaître, les prévenir et les traiter.

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Season 2, episode 4
1 hr 4 min / Published

Aujourd’hui on a vu avec Davy que les conjonctivites du chat ne sont pas simples à diagnostiquer et à traiter. Un examen oculaire rigoureux est nécessaire pour identifier la lésion initiale. Les chats peuvent rester toute leur vie porteurs de l'agent causal responsable de leur conjonctivite (comme par exemple l'herpès virus félin FHV-1) ou développer une immunité post-infectieuse trop brève et donc, à l'origine de rechutes et de réinfections fréquentes (exemple de la chlamydiose).

La conjonctive forme une barrière protectrice entre l'environnement et le globe oculaire. Chez le chien comme chez le chat contrairement à l'Homme, elle est très peu exposée, ce qui nécessite une manipulation des paupières lorsqu'on veut examiner le tissu conjonctival.

La conjonctive est fortement vascularisée, ce qui explique la couleur rouge dont elle se teinte lors d'irritation.

Les conjonctivites se définissent comme des inflammations des conjonctives s'accompagnant d'un ou plusieurs autres symptômes qui ne sont pas spécifiques ; épiphora, chemosis, ulcération, hyperhémie, blépharospasme, kératinisation, pigmentation.

L'évolution de l'affection après la mise en place d'un traitement spécifique ou la réalisation d’examens de laboratoire constituent des outils précieux pour le diagnostic.

l'herpèsvirus FHV-1, responsable de la rhinotrachéite féline, est l'agent infectieux le plus souvent rencontré lors de conjonctivites félines infectieuses. La majorité des chats atteints guérissent sans séquelles mais certains pourront souffrir d'une conjonctivite chronique ou récurrente. Des ulcérations conjonctivales peuvent provoquer des adhésions cicatricielles conjonctivo-conjonctivales : on parle de symblépharon.

Une atteinte de la cornée peut être associée à la conjonctivite lors de réactivation virale chez l'adulte. Elle se caractérise par des signes inflammatoires, une néovascularisation, un œdème et une infiltration cellulaire. Des ulcères dendritiques sont quasi pathognomiques d'une infection par l'herpèsvirus qui se propage le long des fibrilles nerveuses ramifiées. S'il atteint les couches stromales profondes, il peut provoquer la nécrose du stroma également appelée séquestre cornéen.

Le traitement de l'herpèsvirose est un traitement de soutien : application d'un gel hydratant et lubrifiant, antibiotique en topique (pour lutter contre les surinfections bactériennes).

On réserve les thérapeutiques antivirales locales ou systémiques aux cas les plus sévères avec atteinte respiratoire supérieure ou ulcères cornéens. Les antiviraux ne font que diminuer la charge virale, améliorant l'état clinique et réduisant l'excrétion virale mais n'éliminent pas le virus de l'organisme.

Des conjonctivites bactériennes sont également possibles chez le chat : chlamydia felis et mycoplasma felis. Le traitement local repose sur l'application de pommade à base de chloramphénicol ou d’oxytétracycline. Même si leur traitement est souvent efficace, les rechutes sont fréquentes à son arrêt. On y associe un traitement général à base de doxycycline (tétracycline) (10 mg/kg/jour pendant 1 mois) ou d'amoxicilline chez les chatons pour éviter les éventuels effets secondaires des tétracyclines.

Tous les chats en contact avec l'animal infecté devront être traités pour éviter le phénomène de réinfection à partir d'un porteur sain (réservoir).

Des causes non infectieuses peuvent engendrer des conjonctivites comme l’entropion, l’agénésie palpébrale et certaines anomalies des annexes de l’œil.

La conjonctivite éosinophilique peut être unilatérale ou bilatérale chez le chat, souvent accompagnée de kératite, et est fréquemment associée à la formation de nodules blancs ou de plaques en surface de la cornée.

Le diagnostic repose sur l'aspect clinique caractéristique et la détection d'éosinophiles à la cytologie conjonctivale. Le traitement repose sur l’utilisation de corticostroïdes topiques ou avec des immunomodulateurs.

En pratique, pour des raisons de coût, des examens complémentaires sont rarement entrepris lors de conjonctivites infectieuses félines : une application de pommade à base de chloramphénicol en première intention est toujours efficace quelle que soit la cause.

S'il est un point à retenir chez le chat, c'est de ne jamais utiliser de pommade à base de corticoïdes en première intention à cause de la fréquence de l’herpèsvirose féline.

On se retrouve dans un mois avec le Dr Guillaume Payen qui nous parlera d’un autre phénomène inflammatoire fréquent chez le chat : les uvéites.

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Aujourd’hui on a vu avec Davy que les conjonctivites du chat ne sont pas simples à diagnostiquer et à traiter. Un examen oculaire rigoureux est nécessaire pour identifier la lésion initiale. Les chats peuvent rester toute leur vie porteurs de l'agent causal responsable de leur conjonctivite (comme par exemple l'herpès virus félin FHV-1) ou développer une immunité post-infectieuse trop brève et donc, à l'origine de rechutes et de réinfections fréquentes (exemple de la chlamydiose).

La conjonctive forme une barrière protectrice entre l'environnement et le globe oculaire. Chez le chien comme chez le chat contrairement à l'Homme, elle est très peu exposée, ce qui nécessite une manipulation des paupières lorsqu'on veut examiner le tissu conjonctival.

La conjonctive est fortement vascularisée, ce qui explique la couleur rouge dont elle se teinte lors d'irritation.

Les conjonctivites se définissent comme des inflammations des conjonctives s'accompagnant d'un ou plusieurs autres symptômes qui ne sont pas spécifiques ; épiphora, chemosis, ulcération, hyperhémie, blépharospasme, kératinisation, pigmentation.

L'évolution de l'affection après la mise en place d'un traitement spécifique ou la réalisation d’examens de laboratoire constituent des outils précieux pour le diagnostic.

l'herpèsvirus FHV-1, responsable de la rhinotrachéite féline, est l'agent infectieux le plus souvent rencontré lors de conjonctivites félines infectieuses. La majorité des chats atteints guérissent sans séquelles mais certains pourront souffrir d'une conjonctivite chronique ou récurrente. Des ulcérations conjonctivales peuvent provoquer des adhésions cicatricielles conjonctivo-conjonctivales : on parle de symblépharon.

Une atteinte de la cornée peut être associée à la conjonctivite lors de réactivation virale chez l'adulte. Elle se caractérise par des signes inflammatoires, une néovascularisation, un œdème et une infiltration cellulaire. Des ulcères dendritiques sont quasi pathognomiques d'une infection par l'herpèsvirus qui se propage le long des fibrilles nerveuses ramifiées. S'il atteint les couches stromales profondes, il peut provoquer la nécrose du stroma également appelée séquestre cornéen.

Le traitement de l'herpèsvirose est un traitement de soutien : application d'un gel hydratant et lubrifiant, antibiotique en topique (pour lutter contre les surinfections bactériennes).

On réserve les thérapeutiques antivirales locales ou systémiques aux cas les plus sévères avec atteinte respiratoire supérieure ou ulcères cornéens. Les antiviraux ne font que diminuer la charge virale, améliorant l'état clinique et réduisant l'excrétion virale mais n'éliminent pas le virus de l'organisme.

Des conjonctivites bactériennes sont également possibles chez le chat : chlamydia felis et mycoplasma felis. Le traitement local repose sur l'application de pommade à base de chloramphénicol ou d’oxytétracycline. Même si leur traitement est souvent efficace, les rechutes sont fréquentes à son arrêt. On y associe un traitement général à base de doxycycline (tétracycline) (10 mg/kg/jour pendant 1 mois) ou d'amoxicilline chez les chatons pour éviter les éventuels effets secondaires des tétracyclines.

Tous les chats en contact avec l'animal infecté devront être traités pour éviter le phénomène de réinfection à partir d'un porteur sain (réservoir).

Des causes non infectieuses peuvent engendrer des conjonctivites comme l’entropion, l’agénésie palpébrale et certaines anomalies des annexes de l’œil.

La conjonctivite éosinophilique peut être unilatérale ou bilatérale chez le chat, souvent accompagnée de kératite, et est fréquemment associée à la formation de nodules blancs ou de plaques en surface de la cornée.

Le diagnostic repose sur l'aspect clinique caractéristique et la détection d'éosinophiles à la cytologie conjonctivale. Le traitement repose sur l’utilisation de corticostroïdes topiques ou avec des immunomodulateurs.

En pratique, pour des raisons de coût, des examens complémentaires sont rarement entrepris lors de conjonctivites infectieuses félines : une application de pommade à base de chloramphénicol en première intention est toujours efficace quelle que soit la cause.

S'il est un point à retenir chez le chat, c'est de ne jamais utiliser de pommade à base de corticoïdes en première intention à cause de la fréquence de l’herpèsvirose féline.

On se retrouve dans un mois avec le Dr Guillaume Payen qui nous parlera d’un autre phénomène inflammatoire fréquent chez le chat : les uvéites.

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L'oeil au clébard
A podcast by BertrandMichaud
Un podcast vétérinaire pour connaître les maladies des yeux des chiens, chats et autres NAC qu'on soit vétérinaire, ASV ou propriétaire
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