
Quels sont les risques liés à la manutention manuelle ?
Comment éviter les accidents de travail liés à la manutention ?
Quels sont les risques liés à la manutention manuelle ?
Rappelons que la manutention manuelle est à l’origine de nombreux accidents de travail dont certains sont reconnus comme maladie professionnelle. Dans une étude rendue publique par l’assurance maladie, en 2019, cela représentait 50 % des cas, soit la principale cause d’accident de travail.
Citation
Il était donc essentiel que nous nous intéressions à ce sujet.
Raison pour laquelle, nous allons aborder certaines questions :
- par exemple, comment définit-on légalement la manutention manuelle ?
- de quoi peuvent souffrir la plupart des salariés ?
- et surtout, comment éviter les accidents de travail nés de la manutention ?
Comment éviter les accidents de travail liés à la manutention ?
« Comment qualifie-t-on juridiquement la notion de manutention manuelle ; j’imagine que cela est assez précis, je me trompe ? »
Non, c’est en effet précis. Le Code du travail qualifie la manutention manuelle, comme toute opération de transport ou de soutien d'une charge, à l’instar par exemple, du levage, de la poussée ou de la traction. Tout cela, vous l’aurez compris, exige un effort particulièrement physique chez le salarié. La loi établit aussi le lien entre « manutention manuelle » et « risques », surtout dorso-lombaires. En cause notamment : la charge à manipuler et/ou des conditions ergonomiques défavorables.
« C’est très clair – me vient immédiatement à l’esprit, la question de l’obligation de l’employeur – doit-il par exemple, prévenir les risques de blessure pour les manutentionnaires ? »
Oui, sans aucun doute. Dans tous les cas, tout employeur est frappé d’une obligation de sécurité de résultat à l’égard de ses salariés. Dans ce cas précis, il doit prendre toutes les mesures qui favorisent les salariés en limitant la manutention manuelle à son plus simple appareil.
« Parmi les mesures à prendre, l’employeur doit-il tenir compte du poids à porter ? Cela est-il identique selon que le salarié soit un homme, une femme. Et être jeune ou un senior, cela fait-il une différence ? »
Oui, l’employeur doit être prévenant tant à l’égard du type de salarié qu’au regard du poids à porter. Il y a en effet une limite fixée par la loi : pour les hommes, elle s’établit à 55 kg. Au-delà et au plus à 105 kg, il faut une autorisation du médecin du travail. Pour les femmes, le poids maximal est fixé à 25 kg. Et vous avez raison de le souligner, on doit aussi tenir compte de l’âge des salariés notamment pour les apprentis.
« C’est curieux cette distinction opérée entre les hommes et les femmes à une époque où il est question d’égalité entre les sexes – n’est-ce pas une sorte de discrimination positive ? »
Pas du tout, j’ai envie de dire que c’est biomécanique et moins idéologique. Tout est une question de morphologie et de force naturelle. Un homme est plus souvent en condition de porter des charges assez lourdes.
Citation
Cela ne veut pas dire que toutes les femmes sont moins capables.
Néanmoins, on ne peut jamais écarter un risque plus grand selon sa propre condition physique. Et c’est aussi compréhensible selon que le salarié soit âgé de 17 ans ou de 30 ans.
« Un salarié qui toute la journée durant des années exerce une activité de manutentionnaire doit développer des pathologies – lesquelles à terme, sont les plus menaçantes pour sa santé ? »
Il y a vous vous en doutez de nombreuses conséquences pour la santé des salariés à être manutentionnaire de longues années. D’une manière générale, les risques pour la santé liés à ces activités sont des atteintes :
- musculaires
- tendineuses
- ligamentaires
- voire discales
En effet, dans la plupart de ces pathologies, sont en cause des TMS (troubles musculo-squelettiques). Ces affections peuvent dans certains cas être reconnues comme maladie professionnelle.
« Pour épargner au mieux ces salariés, que pouvez-vous leur conseiller tant à eux qu’à l’employeur évidemment ? »
Je vous répondrai en deux temps. S’agissant de l’employeur, en guise de conseil, je rappellerai la loi.
Elle prévoit une obligation d’information et de formation d’une part et d’autre part, une obligation de prévoir des équipements adaptés et de protection pour les salariés.
Ce faisant, l’employeur doit donc évaluer les risques « métiers » pour les salariés dont il est responsable. S’agissant des salariés, mon conseil s’orienterait d’abord vers la nécessité de prendre soin d’eux en commençant par exiger de l’employeur les moyens adaptés à leur travail. Et je conclurai en les encourageant à suivre une formation à la prévention des risques liés à l’activité physique de son entreprise appelée « PRAP ».
« En introduction de cette émission, je souhaitais qu’on réponde à la façon d’éviter les accidents de travail nés de la manutention – que pouvez-vous nous dire à ce propos ? »
Dans ce domaine, je vous dirai que tout repose sur le bon sens. Il faut surtout privilégier l’utilisation d’un matériel adapté pour la manutention de charges importantes et se former aux bons gestes de manutention.
Il faut aussi favoriser la mécanisation des process en recourant à l'utilisation d'engins de levage tels que chariot élévateur, pont roulant....
On ne peut pas écarter également la condition physique des salariés. Il faut donc être vigilant sur ce point et éviter de confier à des salariés âgés des tâches qui exigent une force dépassant leurs capacités. L’aptitude d’un salarié ne se décrète pas, mais au contraire s’évalue. Sur ce point, une surveillance médicale renforcée à partir de 45 ans semble indiquée.
« Certaines personnes présument que la manutention manuelle est reconnue comme un métier pénible – partagez-vous cette lecture des choses, peut-on parler de pénibilité dans ce cas ? »
Oui, la manutention manuelle de charges fait partie des 10 facteurs de risques professionnels entrant dans le champ de la « pénibilité ». Il y a toutefois des conditions notamment en termes de temps de travail. Cela vise les salariés qui exercent ce métier au moins 600 heures par an. Par ailleurs, certaines entreprises ont l'obligation de conclure un accord collectif ou, à défaut, d'élaborer un plan d'action en faveur de la prévention de ce facteur de pénibilité.
Citation
« En 2017, une nouvelle réforme au sujet de la pénibilité a fait naître le compte personnel de prévention appelé C2P » - la manutention manuelle de charges fait-elle partie des facteurs pris en compte au sein de ce dispositif ? »
Non, pas tout à fait. Bien que la manutention manuelle de charges fasse partie des facteurs de pénibilité, elle n’intègre pas le dispositif C2P. En réalité, elle en a été exclue. En cause, une difficulté pour les employeurs d’évaluer l’incidence-risque. En revanche, les salariés exposés à ce risque peuvent bénéficier d'un départ anticipé à la retraite pour incapacité permanente liée à la pénibilité selon des conditions largement simplifiées.
« Pour conclure, que faut-il en définitive retenir des dangers de la manutention manuelle de charges et du risque d’accident de travail ? »
En guise de conclusion, rappelons que le métier de manutentionnaire peut être dangereux et invasif. Il est question de TMS, de maladie professionnelle résultant d’accidents de travail graves.
Citation
Aussi, l’employeur doit être prévenant quant à la façon de faire travailler ses salariés.
De leur côté, les salariés doivent exiger des conditions de travail respectueuses de leur santé et de leur sécurité. Ils peuvent pour cela s’appuyer sur leurs représentants du personnel dotés d’une prérogative en matière de santé, sécurité et conditions de travail.
Quels sont les risques liés à la manutention manuelle ?
Rappelons que la manutention manuelle est à l’origine de nombreux accidents de travail dont certains sont reconnus comme maladie professionnelle. Dans une étude rendue publique par l’assurance maladie, en 2019, cela représentait 50 % des cas, soit la principale cause d’accident de travail.
CitationIl était donc essentiel que nous nous intéressions à ce sujet.
Raison pour laquelle, nous allons aborder certaines questions :
- par exemple, comment définit-on légalement la manutention manuelle ?
- de quoi peuvent souffrir la plupart des salariés ?
- et surtout, comment éviter les accidents de travail nés de la manutention ?
Comment éviter les accidents de travail liés à la manutention ?
« Comment qualifie-t-on juridiquement la notion de manutention manuelle ; j’imagine que cela est assez précis, je me trompe ? »
Non, c’est en effet précis. Le Code du travail qualifie la manutention manuelle, comme toute opération de transport ou de soutien d'une charge, à l’instar par exemple, du levage, de la poussée ou de la traction. Tout cela, vous l’aurez compris, exige un effort particulièrement physique chez le salarié. La loi établit aussi le lien entre « manutention manuelle » et « risques », surtout dorso-lombaires. En cause notamment : la charge à manipuler et/ou des conditions ergonomiques défavorables.
« C’est très clair – me vient immédiatement à l’esprit, la question de l’obligation de l’employeur – doit-il par exemple, prévenir les risques de blessure pour les manutentionnaires ? »
Oui, sans aucun doute. Dans tous les cas, tout employeur est frappé d’une obligation de sécurité de résultat à l’égard de ses salariés. Dans ce cas précis, il doit prendre toutes les mesures qui favorisent les salariés en limitant la manutention manuelle à son plus simple appareil.
« Parmi les mesures à prendre, l’employeur doit-il tenir compte du poids à porter ? Cela est-il identique selon que le salarié soit un homme, une femme. Et être jeune ou un senior, cela fait-il une différence ? »
Oui, l’employeur doit être prévenant tant à l’égard du type de salarié qu’au regard du poids à porter. Il y a en effet une limite fixée par la loi : pour les hommes, elle s’établit à 55 kg. Au-delà et au plus à 105 kg, il faut une autorisation du médecin du travail. Pour les femmes, le poids maximal est fixé à 25 kg. Et vous avez raison de le souligner, on doit aussi tenir compte de l’âge des salariés notamment pour les apprentis.
« C’est curieux cette distinction opérée entre les hommes et les femmes à une époque où il est question d’égalité entre les sexes – n’est-ce pas une sorte de discrimination positive ? »
Pas du tout, j’ai envie de dire que c’est biomécanique et moins idéologique. Tout est une question de morphologie et de force naturelle. Un homme est plus souvent en condition de porter des charges assez lourdes.
CitationCela ne veut pas dire que toutes les femmes sont moins capables.
Néanmoins, on ne peut jamais écarter un risque plus grand selon sa propre condition physique. Et c’est aussi compréhensible selon que le salarié soit âgé de 17 ans ou de 30 ans.
« Un salarié qui toute la journée durant des années exerce une activité de manutentionnaire doit développer des pathologies – lesquelles à terme, sont les plus menaçantes pour sa santé ? »
Il y a vous vous en doutez de nombreuses conséquences pour la santé des salariés à être manutentionnaire de longues années. D’une manière générale, les risques pour la santé liés à ces activités sont des atteintes :
- musculaires
- tendineuses
- ligamentaires
- voire discales
En effet, dans la plupart de ces pathologies, sont en cause des TMS (troubles musculo-squelettiques). Ces affections peuvent dans certains cas être reconnues comme maladie professionnelle.
« Pour épargner au mieux ces salariés, que pouvez-vous leur conseiller tant à eux qu’à l’employeur évidemment ? »
Je vous répondrai en deux temps. S’agissant de l’employeur, en guise de conseil, je rappellerai la loi.
Elle prévoit une obligation d’information et de formation d’une part et d’autre part, une obligation de prévoir des équipements adaptés et de protection pour les salariés.
Ce faisant, l’employeur doit donc évaluer les risques « métiers » pour les salariés dont il est responsable. S’agissant des salariés, mon conseil s’orienterait d’abord vers la nécessité de prendre soin d’eux en commençant par exiger de l’employeur les moyens adaptés à leur travail. Et je conclurai en les encourageant à suivre une formation à la prévention des risques liés à l’activité physique de son entreprise appelée « PRAP ».
« En introduction de cette émission, je souhaitais qu’on réponde à la façon d’éviter les accidents de travail nés de la manutention – que pouvez-vous nous dire à ce propos ? »
Dans ce domaine, je vous dirai que tout repose sur le bon sens. Il faut surtout privilégier l’utilisation d’un matériel adapté pour la manutention de charges importantes et se former aux bons gestes de manutention.
Il faut aussi favoriser la mécanisation des process en recourant à l'utilisation d'engins de levage tels que chariot élévateur, pont roulant....
On ne peut pas écarter également la condition physique des salariés. Il faut donc être vigilant sur ce point et éviter de confier à des salariés âgés des tâches qui exigent une force dépassant leurs capacités. L’aptitude d’un salarié ne se décrète pas, mais au contraire s’évalue. Sur ce point, une surveillance médicale renforcée à partir de 45 ans semble indiquée.
« Certaines personnes présument que la manutention manuelle est reconnue comme un métier pénible – partagez-vous cette lecture des choses, peut-on parler de pénibilité dans ce cas ? »
Oui, la manutention manuelle de charges fait partie des 10 facteurs de risques professionnels entrant dans le champ de la « pénibilité ». Il y a toutefois des conditions notamment en termes de temps de travail. Cela vise les salariés qui exercent ce métier au moins 600 heures par an. Par ailleurs, certaines entreprises ont l'obligation de conclure un accord collectif ou, à défaut, d'élaborer un plan d'action en faveur de la prévention de ce facteur de pénibilité.
Citation« En 2017, une nouvelle réforme au sujet de la pénibilité a fait naître le compte personnel de prévention appelé C2P » - la manutention manuelle de charges fait-elle partie des facteurs pris en compte au sein de ce dispositif ? »
Non, pas tout à fait. Bien que la manutention manuelle de charges fasse partie des facteurs de pénibilité, elle n’intègre pas le dispositif C2P. En réalité, elle en a été exclue. En cause, une difficulté pour les employeurs d’évaluer l’incidence-risque. En revanche, les salariés exposés à ce risque peuvent bénéficier d'un départ anticipé à la retraite pour incapacité permanente liée à la pénibilité selon des conditions largement simplifiées.
« Pour conclure, que faut-il en définitive retenir des dangers de la manutention manuelle de charges et du risque d’accident de travail ? »
En guise de conclusion, rappelons que le métier de manutentionnaire peut être dangereux et invasif. Il est question de TMS, de maladie professionnelle résultant d’accidents de travail graves.
CitationAussi, l’employeur doit être prévenant quant à la façon de faire travailler ses salariés.
De leur côté, les salariés doivent exiger des conditions de travail respectueuses de leur santé et de leur sécurité. Ils peuvent pour cela s’appuyer sur leurs représentants du personnel dotés d’une prérogative en matière de santé, sécurité et conditions de travail.
- accidents de travail
- manutention manuelle
- port de charge lourde
- tms
- maladie professionnelle
- riques liés à lactivité physique
- troubles-musculosquelettiques
- ergonomie
- Morphologie
- santé au travail
- sécurité au travail
- pénibilité au travail
- manutention manuelle inrs
- manutention manuelle de charge
- manutention port de charge


Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.