# RADIO.LUCMICHEL/ INTERVIEW DE LUC MICHEL POUR PRESS TV DU 24 05 2022/ LA VISITE DU PRESIDENT IRANIEN EN INDONESIE
2023 05024
La visite du président Ebrahim Raeisi en Indonésie marque un "tournant" dans les relations Téhéran-Jakarta, notamment avec un accord entre les deux parties pour abandonner le dollar dans le commerce bilatéral, estime un analyste.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d'explications.
L'IRAN ET L'INDONESIE FONT PREUVE D'UN "ESPRIT D'INDEPENDANCE" EN ABANDONNANT LE DOLLAR : ANALYSTE
Dina Sulaeman, analyste géopolitique qui enseigne les relations internationales à l'Université indonésienne de Padjadjaran, a déclaré dans une interview au site Press TV que les deux pays faisaient preuve d'un "esprit d'indépendance pour rompre avec la domination du dollar", le qualifiant de "changement positif". ”.
Le président iranien, accompagné d'une délégation gouvernementale de haut niveau, s'est rendu mardi à Jakarta et a eu des entretiens approfondis avec son homologue indonésien Joko Widodo sur des questions bilatérales et régionales.
Les deux parties ont signé une série d'accords, axés sur l'abandon du dollar et son remplacement par des devises locales - le rial iranien et la roupie indonésienne. Ils se sont également engagés à porter le commerce annuel à 20 milliards de dollars.
Les deux pays ont également signé 12 protocoles d'accord, dont un sur le commerce préférentiel et un autre sur un régime sans visa pour faciliter les déplacements entre les deux pays.
"Les sanctions et les menaces n'ont pas réussi à bloquer la voie de l'Iran", a déclaré le président Raeisi lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue indonésien, ajoutant que Téhéran "accorde la priorité" aux relations avec les pays islamiques.
Sulaeman s'est dite "optimiste" quant à la réalisation de l'objectif de 20 milliards de dollars de commerce annuel entre les deux pays, en particulier le commerce lié à la science et à la technologie, ou le commerce basé sur la connaissance, qui, selon elle, a "une valeur plus élevée que le commerce des ressources naturelles". produits de base ».
"La valeur du commerce basé sur la connaissance est plus élevée et les deux pays ont réalisé des avancées technologiques dans divers domaines qui peuvent se compléter", a déclaré Sulaeman au site Press TV.
« Le commerce des ressources naturelles est également important car les deux pays peuvent répondre aux besoins de l'autre. L'Indonésie est riche en ressources marines car elle possède des océans très vastes, tandis que l'Iran a plus de terres », s'est-elle empressée d'ajouter.
L'intensification de la coopération entre Téhéran et Jakarta intervient dans un contexte de changement de la dynamique du pouvoir mondial et de la fin du monde unipolaire dirigé par les États-Unis, qui était l'un des sujets discutés entre les deux parties mardi.
Le président Raeisi, lors d'une réunion avec Bambang Soesatyo, le président de l'Assemblée consultative du peuple (MPR) d'Indonésie, a déclaré que l'ère de l'unilatéralisme était révolue.
"Avec ces changements, de nouvelles puissances seront formées dans le monde, ce qui est dans l'intérêt des pays en développement", a-t-il déclaré. "Nous pensons que les peuples opprimés de Palestine, du Yémen et du Myanmar sont sur le point de voir leurs droits respectés."
"Alors que les deux pays se réunissent pour stimuler le commerce et la coopération dans divers domaines, un monde multipolaire sera de plus en plus réalisé", a déclaré Sulaeman, suggérant que le partenariat Iran-Indonésie accélérera la mise en place d'un monde multipolaire où ces deux pays seront majeurs. joueurs.
Elle a également évoqué les points communs culturels et religieux entre les deux pays, affirmant que l'Indonésie a une population de 270 millions d'habitants et que la majorité est musulmane, tandis que l'Iran est également un pays à majorité musulmane.
Lors de la couverture de la visite historique du président Raeisi dans ce pays d'Asie du Sud, Sulaeman a déclaré que les médias locaux l'avaient bien couvert, mais ce qui était "extraordinaire", c'est que CNN Indonésie avait diffusé sa visite au palais de Bogor, l'un des palais présidentiels d'Indonésie, en direct sur YouTube. .
Le commentateur géopolitique indonésien a déclaré que la coopération plus étroite entre les deux nations musulmanes peut également aider à lutter contre la menace mondiale de l'islamophobie.
« Les médias occidentaux ont tendance à donner l'impression que les pays musulmans sont en conflit les uns avec les autres. Maintenant, le monde peut voir que deux grands pays musulmans se sont réunis pour faire des choses positives », a-t-elle affirmé.
Sulaeman a également dénoncé la mauvaise représentation des femmes iraniennes dans les médias occidentaux, affirmant que l'entourage du président iranien comprenait la première dame iranienne Jamileh Alamolhoda.
« La Première Dame a lancé son livre, qui a été traduit en indonésien, et présenté au public indonésien, ce qui a montré qu'elle est une universitaire extraordinaire. Cela envoie également le message que les femmes en Iran sont autorisées à devenir de grands scientifiques comme le Dr Jamileh », a-t-elle fait remarquer.
Sur le fléau du takfirisme en Indonésie, le professeur a déclaré que le lobby takfiri dans le pays "est une infime minorité" alors que la "majorité des Indonésiens respecte les différences (religieuses et idéologiques)".
Les Indonésiens, a-t-elle encore noté, se « méfient des sanctions américaines », mais en général le pays a un « fort esprit d'indépendance.
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La visite du président Ebrahim Raeisi en Indonésie marque un "tournant" dans les relations Téhéran-Jakarta, notamment avec un accord entre les deux parties pour abandonner le dollar dans le commerce bilatéral, estime un analyste.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d'explications.
L'IRAN ET L'INDONESIE FONT PREUVE D'UN "ESPRIT D'INDEPENDANCE" EN ABANDONNANT LE DOLLAR : ANALYSTE
Dina Sulaeman, analyste géopolitique qui enseigne les relations internationales à l'Université indonésienne de Padjadjaran, a déclaré dans une interview au site Press TV que les deux pays faisaient preuve d'un "esprit d'indépendance pour rompre avec la domination du dollar", le qualifiant de "changement positif". ”.
Le président iranien, accompagné d'une délégation gouvernementale de haut niveau, s'est rendu mardi à Jakarta et a eu des entretiens approfondis avec son homologue indonésien Joko Widodo sur des questions bilatérales et régionales.
Les deux parties ont signé une série d'accords, axés sur l'abandon du dollar et son remplacement par des devises locales - le rial iranien et la roupie indonésienne. Ils se sont également engagés à porter le commerce annuel à 20 milliards de dollars.
Les deux pays ont également signé 12 protocoles d'accord, dont un sur le commerce préférentiel et un autre sur un régime sans visa pour faciliter les déplacements entre les deux pays.
"Les sanctions et les menaces n'ont pas réussi à bloquer la voie de l'Iran", a déclaré le président Raeisi lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue indonésien, ajoutant que Téhéran "accorde la priorité" aux relations avec les pays islamiques.
Sulaeman s'est dite "optimiste" quant à la réalisation de l'objectif de 20 milliards de dollars de commerce annuel entre les deux pays, en particulier le commerce lié à la science et à la technologie, ou le commerce basé sur la connaissance, qui, selon elle, a "une valeur plus élevée que le commerce des ressources naturelles". produits de base ».
"La valeur du commerce basé sur la connaissance est plus élevée et les deux pays ont réalisé des avancées technologiques dans divers domaines qui peuvent se compléter", a déclaré Sulaeman au site Press TV.
« Le commerce des ressources naturelles est également important car les deux pays peuvent répondre aux besoins de l'autre. L'Indonésie est riche en ressources marines car elle possède des océans très vastes, tandis que l'Iran a plus de terres », s'est-elle empressée d'ajouter.
L'intensification de la coopération entre Téhéran et Jakarta intervient dans un contexte de changement de la dynamique du pouvoir mondial et de la fin du monde unipolaire dirigé par les États-Unis, qui était l'un des sujets discutés entre les deux parties mardi.
Le président Raeisi, lors d'une réunion avec Bambang Soesatyo, le président de l'Assemblée consultative du peuple (MPR) d'Indonésie, a déclaré que l'ère de l'unilatéralisme était révolue.
"Avec ces changements, de nouvelles puissances seront formées dans le monde, ce qui est dans l'intérêt des pays en développement", a-t-il déclaré. "Nous pensons que les peuples opprimés de Palestine, du Yémen et du Myanmar sont sur le point de voir leurs droits respectés."
"Alors que les deux pays se réunissent pour stimuler le commerce et la coopération dans divers domaines, un monde multipolaire sera de plus en plus réalisé", a déclaré Sulaeman, suggérant que le partenariat Iran-Indonésie accélérera la mise en place d'un monde multipolaire où ces deux pays seront majeurs. joueurs.
Elle a également évoqué les points communs culturels et religieux entre les deux pays, affirmant que l'Indonésie a une population de 270 millions d'habitants et que la majorité est musulmane, tandis que l'Iran est également un pays à majorité musulmane.
Lors de la couverture de la visite historique du président Raeisi dans ce pays d'Asie du Sud, Sulaeman a déclaré que les médias locaux l'avaient bien couvert, mais ce qui était "extraordinaire", c'est que CNN Indonésie avait diffusé sa visite au palais de Bogor, l'un des palais présidentiels d'Indonésie, en direct sur YouTube. .
Le commentateur géopolitique indonésien a déclaré que la coopération plus étroite entre les deux nations musulmanes peut également aider à lutter contre la menace mondiale de l'islamophobie.
« Les médias occidentaux ont tendance à donner l'impression que les pays musulmans sont en conflit les uns avec les autres. Maintenant, le monde peut voir que deux grands pays musulmans se sont réunis pour faire des choses positives », a-t-elle affirmé.
Sulaeman a également dénoncé la mauvaise représentation des femmes iraniennes dans les médias occidentaux, affirmant que l'entourage du président iranien comprenait la première dame iranienne Jamileh Alamolhoda.
« La Première Dame a lancé son livre, qui a été traduit en indonésien, et présenté au public indonésien, ce qui a montré qu'elle est une universitaire extraordinaire. Cela envoie également le message que les femmes en Iran sont autorisées à devenir de grands scientifiques comme le Dr Jamileh », a-t-elle fait remarquer.
Sur le fléau du takfirisme en Indonésie, le professeur a déclaré que le lobby takfiri dans le pays "est une infime minorité" alors que la "majorité des Indonésiens respecte les différences (religieuses et idéologiques)".
Les Indonésiens, a-t-elle encore noté, se « méfient des sanctions américaines », mais en général le pays a un « fort esprit d'indépendance.
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