Vulnérables mais pas coupables - "Je me suis fabriquée mon cancer"

J'imagine qu'il y a eu un très gros travail pour parvenir à cette présentation riche et intéressante, qui apporte beaucoup d'informations, de points de vue, et donc favorise la réflexion, le complément et l'enrichissement des représentations. Cela mérite le "petit effort" nécessaire à l'accès et la bonne appropriation des thèmes abordés. Félicitations. Continuez; bon courage.

Denis, psychologue clinicien. Charleville-Mézières.

Merci pour cet épisode. Essayer de décortiquer le pourquoi de la maladie, m'a permis de lui donner du sens ,et avec l'accompagnement des psychologues , les mots comme " fatalité, culpabilité, punition " perdent de leur importance.

Je ne saurais pas vous remercier assez pour avoir entrepris de traiter ces questions ! 

Encore aujourd'hui, 25 ans plus tard, je suis émue en me remémorant les réactions de notre entourage au cancer du pancréas de mon mari. Au stade final de métastases multiples, on nous enjoignait encore d'aller faire une "psychothérapie pour découvrir les conflits larvés à l'origine de la maladie", à lui faire administrer des produits "alternatifs" coûteux ou à prendre l'avion pour aller participer à des essais thérapeutiques aux États Unis: parce qu'il fallait se battre, voyons ! 

En tant que médecin, j'avais beau ne pas y croire, la pression de jouer le jeu pour ne pas me faire accuser de manquement à mes devoirs d'épouse était tellement énorme que j'ai partiellement cédé. Mais cela ne suffisait toujours pas car "si tu n'y crois pas, ça ne marchera pas". Avertissement au malade, mais aussi à ses plus proches. Il fallait donc se persuader de croire à quelque chose qu'on savait faux. Tout était extrêmement culpabilisant mais il ne fallait "surtout pas culpabiliser" sous peine de compromettre encore les chances de guérison. Il fallait "jouer la carte de la guérison" malgré tout, etc. Peu de personnes ont admis la vérité: Le cancer c'est une tuile qui vous tombe sur la tête, et l'issue du traitement est un jeu aux facteurs multiples. Comme au jeu, parfois vos cartes sont tellement mauvaises que la victoire est impossible. 

Après la mort de mon mari, j'ai rompu avec les conseillers/conseillères les plus déraisonnables. En ce qui concerne certains "soignants", que j’appellerais bien des charognards, puisqu'ils prospèrent sur les maladies mortelles, je les aurais bien traduit en justice. Hélas je n'en avais pas la force à l'époque.

Merci d'avoir reconnu et nommé les fausses croyances qui nous font du mal (tout en profitant à certains), non seulement dans cet épisode mais aussi dans les autres que je suis en train de découvrir.