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Jean-François Akandji-Kombé

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  1. Constitutionnalisme africain et réalités africaines Dans le cadre de ce podcast intitulé JURIDIQUEMENT VÔTRE, j’ai consacré trois épisodes déjà à la question constitutionnelle où je m’interrogeais sur le rapport entre la Constitution et nous. Ces épisodes étaient censés constituer en quelque sorte le socle sur lequel nous devions prendre appui pour aborder des points ou des problèmes constitutionnels spécifiques. Ce que je vous propose aujourd’hui n'est pas cette suite, mais plutôt le bonus de nos 3 épisodes, une sorte d’élément de consolidation de notre socle. Il consiste dans une intervention que j’ai faite récemment à l’occasion d’une table ronde organisée par une association de jeunes étudiants africains en France, l’Association Marifaa Assas, qui avait pour thème général « l’étude comparée des systèmes juridiques africains et français ». Le sujet de mon intervention était le « Constitutionnalisme africain et les réalités africaines ». J’ai jugé que la teneur de mes réflexions d’alors sur ce sujet, pouvait utilement éclairer ce que nous avons vu auparavant. Je vous livre donc ces réflexions, dans la forme où je les avais exprimées. Bonne écoute. Pr Akandji K*
  2. Autopsie d'une mystification politique Le terrain qui commande : pour dire : « mettez donc un peu en veilleuse vos principes », « épargnez-nous vos valeurs », « de grâce, oubliez un peu votre Constitution » ; bref, pour nous faire entendre que face à ce qu’ils appellent « le terrain », il n’y a ni valeurs de gouvernance ni Constitution qui vaillent ; qu'il ne devrait demeurer que notre silence et notre soumission... Comment se résoudre à cela ?
  3. Garantir l’application effective de nos Lois fondamentales Avec ce troisième volet, il s’agit de souligner combien tout cela ne sert à rien si la Constitution n’est en définitive que le chiffon de papier que nous connaissons dans nombre de nos pays ; si elle est violée à tout bout de champ et impunément. Garantir l’application effective de nos Constitutions, en sanctionner les violations, voilà donc un enjeu central de nos systèmes juridico-politiques. C’est d’ailleurs sur cette garantie que va se jouer pour l’essentiel la crédibilité de ces systèmes, en tant qu’ordres démocratiques respectueux du droit en général, et des droits fondamentaux des personnes en particulier.
  4. Qu'est censé refléter le contenu de nos Constitutions ? Une réflexion sur le contenu des Constitutions, qui propose de tirer la conséquence nécessaire de la conception de la Constitution comme expression de la volonté du Peuple, et qui décrypte les processus contraires de déconnexion des Lois fondamentales des sociétés et des peuples qu'elles ont vocation à régir...
  5. Bonjour, Elle n'était pas représentante de notre pays mais invitée de la Présidence britannique du Conseil de sécurité, le tout conformément aux usages et pratiques des Nations Unies. Et si je me souviens bien notre Représentante en titre était attendue en ses rang et qualité. Je persiste : c'est par ignorance des procédures internationales qu'elle s'est retrouvée clouée au pilori, qui plus est par un étranger sur commande rémunérée d'autorités centrafricaines ! Bien à vous
  6. De qui la Constitution est-elle l’expression de la volonté ? Où il est question des procédures constituantes et des conditions pour qu'elles permettent de refléter au mieux la volonté du peuple souverain. Le podcast est articulé autour de 3 propositions : Le rapport qu’il y a ou qu’il doit y avoir entre la Constitution et nous est un des rapports plus intimes, puisque la Constitution, constitution démocratique s'entend, se définit comme étant l’expression de notre volonté collective en tant que peuple ; Si l’on veut vraiment que la Constitution soit cette expression, la procédure à suivre pour l’établissement de la Constitution est capitale, et les éléments de cette procédure doivent faire l’objet de la plus grande attention ; En l’absence d’une participation décisive du peuple à la procédure constituante, le résultat obtenu peut être considéré comme formellement conforme au droit positif, mais pas aux exigences d'un droit démocratique ; d'où nécessité d'une vigilance aiguë des citoyens quant à la prise en compte dans les procédures constituantes, et tout au long de celles-ci, de l’exigence de participation effective et substantielle du peuple. Pr Akandji K.
  7. La représentativité centrafricaine à l’épreuve des miroirs étrangers déformants depuis plusieurs jours, parce qu’elle s’est exprimée devant le Conseil de sécurité et que la Ministre des Affaires Étrangères n’a pas pu le faire, notre compatriote Kessy Ekomo est traitée de tous les noms, et reçoit toutes les vomissures. « Elle n’aurait pas qualité pour représenter les Centrafricains ». Voilà ce qu’on dit d’elle. Et d’ailleurs, ajoute-t-on, cette "seulement consultante de la MINUSCA", serait une « traitresse » et ne serait même pas Centrafricaine, mais camerounaise ». Comme on le voit, une campagne de déni de Centrafricanité ! Comment de telles inepties ont-elles pu être prononcées, et comment ont-elles pu être relayées ? La réponse est : par ignorance crasse et par mépris pour les Centrafricains. Les choses se doivent d'être rétablies Akandji K.
  8. Ou comment les tyrannies se servent de la foi en Dieu... À PROPOS DE LA FORMULE POLITIQUE : "LE POUVOIR VIENT DE DIEU" "Quand ils viennent chercher votre vote, ils vous servent du « peuple souverain » ; c’est le cas aussi quand vous êtes d’accord avec la politique qu’ils mènent : vous aurez alors droit à participer à la fête au rythme de « Vive le peuple souverain » ! Mais quand ils occupent déjà le fauteuil, osez critiquer leur légitimité, leur politique, ou osez seulement proposer des orientations dont ils ne veulent pas. C'est alors que vous entendrez, comme par hasard : « c’est Dieu qui donne le pouvoir » !"... Musique (libre de droits) : Musique d'introduction : Wontola, Are You With Us ? Musique de fond : Keys of Moon, The Inspiration
  9. Présentation de la série « Bê Africa Ti Mbi Na Mo – Centrafrique au cœur ». Une série podcast proposée par Jean-François Akandji-Kombé pour échanger librement des sentiments, des analyses et des convictions concernant la République Centrafricaine. En partant du principe que nous, Centrafricains, ne sommes pas frappés par la fatalité ; que notre pays n’est pas condamné à produire le pire : les guerres, les massacres, l’arbitraire, la corruption, le mépris de l’être humain, la médiocrité, et j’en passe. En partant aussi du principe que nous, filles et fils de Centrafrique, nous avons les mêmes droits que les autres dans leur pays et à l’égard de leur pays : le droit à la paix, le droit de nous gouverner nous-mêmes, le droit à la liberté et à la dignité, le droit à l’épanouissement et, pour tout dire, le droit au bonheur. En partant, enfin, du principe que notre pays est capable de cette "révolution", qu’il est capable de produire le meilleur pour ses filles et pour ses fils ; mais aussi qu’il est capable de le faire avec ses filles et ses fils, qui sont sa première ressource, son premier gisement, un gisement de talents multiples jusqu’à présent ignorés. Dans ce podcast, il sera question de tout ce qui touche ou qui peut toucher à la vie des citoyens centrafricains, de la politique aux enjeux sociaux en passant par l'économie, les arts, la culture, etc. Les langues utilisées seront le français et le sango, langue nationale de la République Centrafricaine. Je m’exprimerai souvent seul, au début en tout cas. Mais l’objectif est aussi de vous donner progressivement, et de plus en plus la parole aux Centrafricains et amis de la RCA. Bienvenue dans « Bê Africa Ti Mbi Na Mo – Centrafrique au cœur ». Akandji K.
  10. Une personne qui ne se mêle pas de politique est un.e citoyen.ne démissionnaire... Réflexion autour d'un quiproquo qui entoure le rapport entre le citoyen et la politique. "Non, décidément non, nous ne sommes pas, et nous ne pouvons pas être considérés comme étrangers à la politique dans notre pays ; parce que la politique est exercice d’un pouvoir qui nous appartient ; Parce qu’aussi et fondamentalement, notre appellation de citoyenne et de citoyen l’interdit, y compris à nous-mêmes ; car « citoyen » c’est précisément un statut … politique. Il nous désigne comme membre d’une communauté politique. Autrement dit, en tant que citoyens, nous sommes donc résolument politiques, détenteurs ultimes du pouvoir, et censeurs de son mauvais exercice, et ceci pas seulement au moment furtif des élections ! A nous de l’assumer, et à nous de le rappeler à nos gouvernants ! Faute de quoi nous mériterions bien cette sentence des anciens, lumineusement consignée par le penseur de la Grèce antique Thucydide : « Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile ». J’ajouterai même : pour un citoyen démissionnaire". Citoyen Akandji K.
  11. Aux fondements africains du droit, retour sur une idée de droit résolument moderne, à revisiter en Afrique et ailleurs Adoptée en 1236 par une Assemblée constituante à la suite de la grande bataille de Kirina, décisive dans la constitution de l'Empire du Mali, et édictée la même année par Soundiata Keita, le Charte de Kurukan Fuga est au fondement de l’Empire du Mali. Acte constitutionnel au sens fort, c'est-à-dire Loi fondamentale gouvernant non seulement la société politique, mais aussi les relations sociales globales, ce texte contient par ailleurs l'une des premières Déclarations de droits connues de par le monde, après certes la Grande Charte - Magna Carta - anglaise (1215), mais avant, bien avant la Déclaration américaine des droits de l'homme (1776) ou encore la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen (1789). On ne peut qu'être frappé par la modernité d'un document aussi ancien, qui impose d'ailleurs de revisiter un certain nombre d'idées reçues (disséminées aussi de l'intérieur du Continent), à tout le moins, quant au rapport de l'Afrique à la Constitution, aux droits de l'homme ou droits humains, ainsi qu'à la modernité politique et juridique. J'ai bien dit "à tout le moins" car la relecture de l'histoire des institutions et des peuples à laquelle ce document invite pourrait bien être plus globale, et toucher à certaines primautés actuellement solidement établies, ne serait-ce que les primautés d'idées. Mais, trève de commentaires ! Place à la Charte de Kurukan Fuga. LE TEXTE DE LA CHARTE DE KURUKAN FUGA Les représentants du Mandé traditionnel et leurs alliés, réunis en 1236 à Kurukan Fuga (actuel cercle de Kangaba - République du Mali) après l’historique bataille de Kirina ont adopté la charte suivante pour régir la vie du grand ensemble mandingue. I. DE L’ORGANISATION SOCIALE Article 1er : La société du grand mandé est divisée ainsi qu’il suit : Seize (16) « Ton ta djon » ou porteurs de carquois ; Quatre (4) Mansa si » ou tribus princières ; Cinq « Mori Kanda » ou classes de marabouts ; Quatre (4) « Nyamakala » ou classes de métiers ; Chacun de ces groupes a un rôle et une activité spécifiques. Article 2 : les « Nyamakala » se doivent de dire la vérité aux Chefs, d’être leurs conseillers et de défendre par le verbe, les règles établies et l’ordre sur l’ensemble de l’Empire. Article 3 : les « MoriKanda » sont nos maîtres et nos éducateurs en islam. Tout le monde leur doit respect et considération. Article 4 : la société est divisée en classes d’âge. A la tête de chacune d’elles est élu un chef. Sont de la même classe d’âge les personnes (hommes ou femmes) nées au cours d’une période de trois années consécutives. Les « Kangbé » (classe intermédiaire entre les jeunes et les vieux) doivent participer à la prise des grandes décisions concernant la société. Article 5 : chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, tout acte attentatoire à la vie d’autrui est puni de mort Article 6 : pour gagner la bataille de la prospérité, il est institué la « Könögbèn Wölö » (un monde de surveillance pour lutter contre la paresse et l’oisiveté). Article 7 : il est institué entre les « Mandenkas le Sanankunya » (cousinage à plaisanterie) et le « Tanamanyöya » (forme de totémisme). En conséquence, aucun différend né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle. Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre grands-parents et petits- enfants, la tolérance et le chahut doivent être le principe. Article 8 : la famille KEITA est désignée famille régnante sur l’Empire. Article 9 : l’éducation des enfants incombe à l’ensemble de la société. La puissance paternelle appartient par conséquent à tous. Article 10 : adressons-nous mutuellement les condoléances. Article 11 : quand votre femme ou enfant fuit, ne le poursuivez pas chez le voisin. Article 12 : la succession étant patrilinéaire, ne donnez jamais le pouvoir à un fils tant qu’un seul de ses pères vit. Ne donnez jamais le pouvoir à un mineur parce qu’il possède des biens. Article 13 : n’offensez jamais les « Nyaras » (paroliers attitrés). Article 14 : n’offensez jamais les femmes nos mères. Article 15: ne portez jamais la main sur une femme mariée avant d’avoir fait intervenir sans succès son mari. Article 16 : en plus de leurs occupations quotidiennes, les femmes doivent être associées à tous nos Gouvernements. Article 17 : les mensonges qui ont vécu et résisté 40 ans doivent être considérés comme des vérités. Article 18 : respectons le droit d’aînesse. Article 19 : tout homme a deux beaux-parents : les parents de la fille que l’on n’a pas eue en mariage et la parole qu’on a prononcée sans contrainte. On leur doit respect et considération. Article 20 : ne maltraitez pas les esclaves, accordez-leur un jour de repos par semaine et faites en sorte qu’ils cessent le travail à des heures raisonnables. On est maître de l’esclave mais pas du sac qu’il porte. Article 21 : ne poursuivez pas de vos assiduités les épouses : du chef, du voisin, du marabout, du féticheur, de l’ami et de l’associé. Article 22 : la vanité est le signe de la faiblesse et l’humilité le signe de la grandeur. Article 23 : ne vous trahissez jamais entre vous. Respectez la parole d’honneur. Article 24 : ne faites jamais du tord aux étrangers. Article 25 : le chargé de mission ne risque rien au Mandén. Article 26 : le taureau confié ne doit pas diriger le parc. Article 27 : la jeune fille peut être donnée en mariage dès qu’elle est pubère sans détermination d’âge. Le choix de ses parents doit être suivi quel que soit le nombre des candidats. Le jeune garçon peut se marier à partir de 20 ans. Article 28 : la dot est fixée à 3 bovins : un pour la fille, deux pour ses père et mère. Article 29 : le divorce est toléré pour l’une des causes ci-après : l’impuissance du mari ; la folie de l’un des conjoints ; l’incapacité du mari à assumer les obligations nées du mariage. Le divorce doit être prononcé hors du village. Article 30 : venons en aide à ceux qui en ont besoin. Article 31 : respectons la parenté, le mariage et le voisinage. Article 32 : tuez votre ennemi, ne l’humiliez pas. Article 33 : dans les grandes assemblées, contentez-vous de vos légitimes représentants et tolérez-vous les uns les autres. II. DES BIENS Article 34 : il y a cinq façons d’acquérir la propriété : l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession. Toute autre forme sans témoignage probant est équivoque. Article 35 : tout objet trouvé sans propriété connu ne devient propriété commune qu’au bout de quatre ans. Article 36 : la quatrième mise bas d’une génisse confiée est la propriété du gardien. Article 37 : un bovin doit être échangé contre quatre moutons ou quatre chèvres. Article 38 : un œuf sur quatre est la propriété du gardien de la poule pondeuse. Article 39 : assouvir sa faim n’est pas du vol si on n’emporte rien dans son sac ou sa poche. III. DE LA PRÉSERVATION DE LA NATURE Article 40 : la brousse est notre bien le plus précieux, chacun se doit de la protéger et de la préserver pour le bonheur de tous. Article 41 : avant de mettre le feu à la brousse, ne regardez pas à terre, levez la tête en direction de la cime des arbres. Article 42 : les animaux domestiques doivent être attachés au moment des cultures et libérés après les récoltes. Le chien, le chat, le canard, et la volaille ne sont pas soumis à cette mesure. IV. DISPOSITIONS FINALES ARTICLE 43 : Balla Fassèkè KOUYATE est désigné grand chef des cérémonies et médiateur principal du mandéen. Il est autorisé à plaisanter avec toutes les tribus, en priorité avec la famille royale. Article 44 : tous ceux qui enfreindront ces règles seront punis. Chacun est chargé de veiller à leur application sur l’ensemble du territoire impérial. Transcrit par : Monsieur Siriman KOUYATE Conseiller à la Cour d’Appel de Kankan
  12. Merci. Le projet a aussi une ambition collective, au sens de la participation. J'espère pouvoir offrir des émissions avec des invités
  13. Parce que nous, citoyens, nous avons des choses à dire... L'esprit de Citoyennement Vôtre : promener un regard, des regards citoyens sur le monde dans lequel nous vivons et sur notre environnement ; proposer des points de vues, des manières de faire, des manières de gouverner. C'est non seulement un droit, mais notre responsabilité.
  14. Une aventure juridiquement humaine... Où il est question de l'esprit de "Juridiquement vôtre" : une exploration du droit pas pour lui-même mais pour ce qu'il implique pour nos vies d'humains-citoyens... A bientôt donc pour le démarrage de l'aventure... humaine !
  15. Citoyenneté - Droit - Centr.africanité Regard d'un Juriste, Citoyen, et Centr.africain sur le mouvement de nos sociétés. Trois séries pour l'exprimer en vrac : Juridiquement Vôtre - Citoyennement Vôtre - Centrafrique au Cœur. Bienvenue dans AKANDJI.K*
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